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SOFINS 2021 : mais où s’arrêtera Novadem ?

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Une multiplication de partenariats fructueux

Chez Novadem, l’évolution est tant interne qu’externe et, très tôt, la société a su nouer des partenariats solides avec quelques grands noms du secteur. S’en suit un historique dense, émaillé de rapprochements réussis avec Nexter Robotics dans le couplage avec les robots terrestres, avec Airbus pour le PEA DECSA et le projet DAMAV, avec Nexvision pour le RAPID SWIRCAM ou encore avec Safran autour du U110, premier drone compatible avec le système FELIN. Seul ou en partenariat, Novadem est in fine parvenu à capter 11,1 M€ de financements et a lui-même réinvesti 3,6 M€ en R&D.

Si Novadem souhaite à nouveau se rapprocher de Safran dans le cadre du programme Centurion, la collaboration s’est récemment ouverte à d’autres acteurs. L’affiliation au cluster EDEN renforce non seulement le positionnement face aux gros concurrents, mais facilite aussi le dialogue avec d’autres pépites françaises, à commencer par Metravib.

Ensemble, les deux entreprises travaillent à démontrer la pertinence d’un couplage du drone avec le système de détection acoustique Pilar V de Metravib. Il existait en effet un lien naturel entre un système Pilar V équipant les véhicules Scorpion et un NX70 déployé depuis un moment en OPEX. « Une information existe grâce au détecteur acoustique, comment s’en servir sur d’autres systèmes ? », questionne Pascal Zunino. « Ces deux systèmes existent, il serait dommage de ne pas les relier. Ce que nous avons fait de manière spontanée, avant d’attendre une demande des forces ».

De premières démonstrations ont eu lieu au printemps 2021 sur le camp de la Valbonne (Ain). « L’idée était de vérifier comment le détecteur acoustique peut trouver une suspicion de menace. Le drone reçoit automatiquement l’information et se rend sur la zone présumée pour de la levée de doute ». Que ce soit pour le Pilar V ou pour un autre dispositif, l’adaptation des interfaces logicielles se fait en interne afin que l’utilisateur intègre naturellement cette nouvelle donnée.

Vers un NX70 Block 3 avec LynkEUs

Fleuron de la gamme, le NX70 est celui qui a installé Novadem dans le club de fournisseurs du ministère des Armées. Il a déjà considérablement évolué depuis son lancement, en majorité suit aux développements précités, et continuera d’évoluer pour atteindre un nouveau standard, le Block 3. 

Ce jalon sera en grande partie franchi grâce aux résultats du programme LynkEUs financé par le dispositif EDIDP de la Commission européenne. Lancé en décembre 2020 par les 11 partenaires, LynkEUs s’inscrit dans la lignée d’une étude homonyme engagée en 2017 par MBDA. Le projet européen en conserve l’objectif de développement d’une aide à la conduite de tir au-delà de la vue directe et y ajoute le couplage entre un véhicule terrestre habité ou non et un drone.

Piloté par MBDA, LynkEUs contribuera à ce que l’équipage puisse déployer un drone tout en restant à distance et sous blindage, drone qui participera aux étapes de détection, de reconnaissance, d’identification (DRI) et de pointage d’une cible. Le niveau d’ambition est élevé et impliquera, par exemple, de plancher sur l’automatisation des phases de décollage/atterrissage pour que l’opérateur se concentre sur son cœur de mission : l’acquisition et le traitement du renseignement.

Toute l’idée de LynkEUs, c’est finalement de relier les plateformes, capteurs et effecteurs pour éloigner l’humain de la menace.Une première étape a été franchie en novembre 2020 avec une première démonstration réussie de « LynkEUs débarqué », comprenant un système de missile antichar MMP en configuration fantassin dont le terminal a été connecté au NX70.

Réussite d’un tir de Missile Moyenne Portée (MMP) avec désignation d’objectif par micro-drone NX70, en novembre 2020 (Crédits : Laurent Guichardon/MBDA)

« Cette étape était précédée d’une série d’ajustements et d’essais préliminaires. Il s’agissait de s’assurer que la performance de pointage du drone soit acquise pour engager un tir », ajoute Pascal Zunino. Le prochain rendez-vous majeur est fixé pour l’an prochain avec la reprise des essais en préparation d’une grosse campagne de tir courant 2022.

Ce projet LynkEUs, Novadem y contribue de deux façons. Premièrement, par l’optimisation de l’imagerie, « tout l’enjeu étant de parvenir à observer, détecter et identifier de plus en plus loin ». L’équipe aixoise travaille sur la capacité d’agrandissement et d’identification du NX70 tout en conservant une très bonne précision. Le tout influe positivement sur la discrétion et la sécurité car le drone peut à son tour se tenir davantage à l’écart de la menace.

Et deuxièmement, Novadem apportera une nouvelle boule optronique compact, légère et agnostique du porteur. Cette solution sera, par exemple, montée sur le robot THeMIS de l’Estonien Milrem, partie prenante de LynkEUs. Novadem projette d’y ajouter une base d’intelligence artificielle embarquée pour aboutir à une tourelle et capable de faire de la DRI automatique. La conception d’une IA est une nouveauté pour le droniste, qui ne disposait jusqu’alors pas des calculateurs embarqués nécessaires. « Vu que nous concevons des produits assez compacts, il nous fallait aussi attendre que la miniaturisation de ces calculateurs le permette », relève Pascal Zunino.

Il était donc primordial de monter en compétence et d’ouvrir la problématique aux associés disposant d’algorithmes et de bases d’apprentissage directement disponibles. Parmi ceux-ci, MBDA, qui maîtrise notamment ces questions au travers du PTD « Acquisition Automatique de Cible par Imagerie » (2ACI). « Au-delà de la réussite de ce travail conjoint, nous sommes fiers d’avoir été reconnu comme un partenaire fiable par MBDA. C’est une carte qui nous ouvre des partenariats avec d’autres grands acteurs », se félicite Pascal Zunino.  

C’est avec ces belles perspectives que Novadem se déplaçait la semaine dernière au salon SOFINS. Le NX160 a fait mouche, « les retours sont bons et le produit prometteur ». Son drone NX70 continue de susciter de l’intérêt en Europe et ailleurs. Trois « prospects chauds » se sont arrêtés sur le stand, tous annonciateurs de nouvelles démonstrations et, pourquoi pas, de contractualisation.

Et si, après avoir repoussé les limites hautes de son portfolio, Novadem s’attaquait maintenant à la conception d’un petit frère du NX70 ? « Rien n’est mis à l’écart. On ne se ferme à aucune possibilité », confirme Pascal Zunino. Mais, contrairement à d’autres, Novadem ne s’est ni perdu, ni éparpillé en 15 années d’existence. La cohérence restera la priorité et si l’éventualité d’aller bousculer le marché de niche des nano-drones est « un vrai sujet », Novadem préfère le « regarder de loin ». Du moins, pour l’instant.

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