Selon la SIBAT, en 2017, les exportations de systèmes de défense aérienne/anti-missiles compteraient à elles seules pour un tiers des exportations totales. Suivent les radars (17%), l’aéronautique militaire (14%), les munitions conventionnelles (9%), les systèmes de communication (9%), ceux d’observation (8 %), les drones (2%, un chiffre qui semble décevoir en Israël au vu des nombreuses années d’investissement dans ce domaine) et enfin les systèmes navals et les satellites, 1% chacun.
Si l’on met en parallèle le poids des systèmes de défense aérienne/anti-missiles avec la première destination des équipements israéliens – la région Asie-Pacifique avec 58% – on comprend aisément que l’exportation du système de missiles sol-air Barak-8 à l’Inde suffit à faire exploser les chiffres de l’industrie israélienne. En février 2017, l’Inde avait approuvé l’achat de 40 unités de ce système pour une valeur d’environ 2,5 Mds$ (2 Mds€). Trois mois plus tard, Israel Aerospace Industries (IAI) déclarait avoir remporté un contrat supplémentaire de 630 M$ (526 M€) pour fournir le Barak-8 afin d’équiper quatre navires de la marine indienne.
Cette bonne relation fournisseur-client entre l’Inde et Israël est loin d’être une nouveauté, car selon les rapports publiés par SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), l’Inde pesait à elle-seule pour 49% des achats d’armement israélien sur la période 2013-2017, Israël devenant par là le troisième plus important fournisseur de New Delhi, ce qui n’est pas rien pour un jeune État de 8,8 M d’habitants (dont 150 000 sont employés dans l’industrie de défense) ! Les résultats auraient pu être plus conséquents, si l’Inde n’avait pas annulé l’achat de missiles Spike. Un échec que Netanyahu a tenté de rattraper lors de son déplacement en Inde au début de l’année 2018.
Des clients plus « étonnants » encore, comme le Vietnam qui selon SIPRI serait aujourd’hui le deuxième client des industriels israéliens, suivi par l’Azerbaïdjan ! De nouveaux clients asiatiques émergent pour rapporter quelques millions d’euros de contrats supplémentaires à l’industrie de défense de l’État hébreu, comme les Philippines qui ont commandé des systèmes systèmes radar et antichar. Cette année, ces mêmes industriels – selon le rapport de la SIBAT, la plupart des contrats de 2017 auraient été signés par IAI, Rafael, IMI Systems et Elbit Systems Ltd – étaient sous le feu des critiques (nationales et internationales) car accusés de « vendre des armes » à la Birmanie, zone plutôt « instable » comme on le sait.
Outre une bonne nouvelle pour les IAI et consorts, cette «
belle réalisation » permettra au ministère de la Défense «
d’augmenter les budgets de recherche et développement, de créer de nouveaux emplois, et surtout d’assurer la supériorité de l’armée israélienne au cours des prochaines années », a ainsi estimé M. Liberman.
Côté marché, notons également que les Israéliens cherchent à se faire une place en Europe (21% des exportations 2017) et en Amérique du Nord (14%), dont la plupart des États sont membres de l’OTAN – et qui chercheraient selon le directeur de la SIBAT à acquérir des systèmes pour la protection frontalière et pour lutter contre les défis du terrorisme croissant, outre la hausse du budget pour les armements convetionnels. Si le continent africain ne compte que pour 5% de la «
réussite » israélienne, il est appelé à prendre de l’importance dans les années à venir, le Mindef israélien se préparant cette année à
lancer un plan pour séduire les clients africains.