Et de 11. Après l’Arménie ce mardi, c’est au tour de l’Estonie d’agrandir le cercle d’utilisateurs du système d’artillerie CAESAR avec l’acquisition de 12 exemplaires, un contrat annoncé à l’occasion du salon Eurosatory.
Valorisé à plus de 250 M€, ce contrat prévoit la livraison de 12 CAESAR 6×6 Mk 1 en tranche ferme ainsi qu’une option pour six pièces supplémentaires. De quoi, en cas de levée de l’option, équiper un nouveau bataillon d’artillerie au complet en plus des deux déjà dotés de systèmes chenillés K9. Ce troisième bataillon sera directement subordonné à l’échelon divisionnaire.
« Aujourd’hui est un jour historique et marque une nouvelle étape dans la coopération bilatérale en matière de défense entre l’Estonie et la France. (…) La confiance mutuelle, la proximité stratégique et l’interopérabilité entre l’Estonie et la France dans le domaine de la défense reposent sur une communication étroite et une coopération militaire qui dure depuis près de dix ans », s’est félicité le ministre de la Défense estonien.
« Compte tenu de la fiabilité et de l’efficacité des CAESAR dans divers conflits armés, y compris la guerre en Ukraine, nous pouvons dire que nous avons obtenu la meilleure solution possible. Il est important pour nous de coopérer avec la France dans le développement de la capacité de feu indirect, ainsi que de pouvoir recevoir les systèmes rapidement et de les intégrer au système d’appui-feu national TOURU », a commenté Ramil Lipp, responsable de la division armement du Centre estonien pour les investissements de défense.
Selon le ministère de la Défense estonien, six exemplaires et de premiers lots de pièces détachées seront livrés dès la fin 2024. Les livraisons s’étendront jusqu’à la mi-2025. Un calendrier « qui correspond au calendrier de développement capacitaire de l’Estonie » et une performance rendue possible par l’accélération des cadences consentie depuis deux ans par KNDS France. Entre ce dernier et l’Estonie, la relation ne date pas d’hier. L’an dernier, la filiale du groupe franco-allemand était l’un des bénéficiaires d’un contrat-cadre de 2,5 Md€ pour l’approvisionnement de munitions de gros calibre.
L’achat de CAESAR est une demi-surprise, l’extension de l’appui-feu indirect avec un système à roues étant l’un des principaux investissements inscrits dans la feuille de route capacitaire de la Défense estonienne pour la période 2024-2028. La concrétisation de cette opération était annoncée pour cette année. Elle s’inscrit par ailleurs dans une démarche d’achat conjoint conduite en collaboration avec la France et la Croatie. Les trois pays ont en effet convenu de réunir leurs besoins pour bénéficier du programme européen European Defence Industry Reinforcement through common Procurement Act (EDIRPA). Lancé l’an dernier, ce dispositif permet aux consortiums rassemblant au minimum trois États membres de briguer un appui financier européen à hauteur de 10 à 15% du coût total.
Hormis les CAESAR, Tallinn est également signataire du contrat entériné aujourd’hui avec la Belgique, Chypre, la Hongrie et la France pour l’acquisition conjointe de systèmes anti-aériens très courte portée Mistral. Lanceurs et missiles seront fournis aux forces estoniennes au cours des trois prochaines années afin, principalement, de leur permettre de reconstituer leurs stocks. D’autres pays ont marqué leur intérêt,