Eurosatory 2022 : Le NX70 de Novadem marque son premier point à l’export

Novadem vient d’engranger un premier succès majeur à l’export. Son best seller, le micro-drone NX70 Block II a été retenu par la Force Conjointe du G5 Sahel pour équiper l’ensemble de ses bataillons. Les formations sur sol africain ont démarré, de même que les premières livraisons. 

Équiper la FCG5S

Après quelques sujets ponctuels, dont la vente d’un système au belge John Cockerill Defense, « c’est la première fois que nous remportons un marché de ce volume avec un client étranger », annonce le PDG de Novadem, Pascal Zunino. 

Ce succès majeur arrive à point nommé pour Novadem. Le marché décroché fin 2018 avec l’armée de Terre en réponse à une urgence opération aura permis de roder les capacités de production et d’être aujourd’hui d’adresser les volumes demandés. « Derrière la production, il fallait aussi tenir compte des questions logistiques, de licence et autres contraintes rencontrées pour la première fois », souligne le droniste d’Aix-en-Provence. 

L’expérience engrangée avec le client français ne sera pas de trop, car Novadem a 35 systèmes de deux vecteurs à livrer en moins de six mois. La configuration retenue est assez proche de celle en service dans l’armée de Terre, un utilisateur dont les RETEX auront participé à convaincre les armées africaines. Seule différence notoire, la composition des kits de maintenance et de pièces détachées a été dimensionnée pour permettre un soutien autonome. La formation a aussi été adaptée en conséquence.

Le spectre d’emploi des armées du FCG5S est globalement identique à celui de l’armée de Terre, de la surveillance d’emprise à la protection de convoi. L’une des attentes principales relevait de la vision de nuit, une fonctionnalité plusieurs fois améliorée par Novadem au cours du contrat français. Les équipes de Novadem ont jusqu’à présent formé et livré les militaires nigériens et tchadiens. Suivront la Mauritanie dans quelques semaines puis le Burkina Faso et le Mali. 

Ce marché permet d’être « encore plus serein en vue d’autres projets à l’international », estime Novadem. La pandémie de Covid-19 a repoussé certaines décisions, mais Novadem attend de bonnes nouvelles en solo ou avec des partenaires. Une autre victoire à l’export, cette fois en Europe, pourrait être actée dans les prochains mois. 

Un drone en perpétuelle évolution

En parallèle, Novadem continue de faire évoluer son produit en collaboration avec les utilisateurs et avec quelques grands noms de la filière défense européenne. Pour répondre au besoin de John Cockerill Defense, l’entreprise a su développer une capacité d’intégration sur tourelle. En misant dans un premier temps sur une technologie GPS, le NX70 peut désormais atterrir automatiquement sur un dispositif déterminé avec une précision de 5 cm. 

L’heure étant au brouillage du GPS, Novadem travaille à de nouvelles solutions pour assurer la résilience de la navigation. « Dans le champ du durcissement, nous commençons à pousser des sujets touchant à la navigation sans GPS », souligne Pascal Zunino. Hormis John Cockerill, l’intégration sur véhicule a été évaluée en avril à Canjuers avec la Section technique l’armée de Terre. « Nous avons évalué une fonction de suivi de convoi, à savoir l’ouverture d’itinéraire par un drone situé 200 ou 300 mètres en avant des véhicules ». Le drone était pour l’occasion directement asservi au véhicule et ne mobilisait donc pas d’opérateur.

Ses équipes progressent également sur la thématique de couplages arme-drone. Avec MBDA dans le cadre du programme européen LynkEUs, mais aussi avec les artilleurs français. Récemment, le NX70 a permis de cibler une menace à une distance de 800 mètres et à 200 mètres d’altitude au profit d’un mortier de 120 mm armé par le 93e régiment d’artillerie de montagne. « Après une phase de recalage, nous parvenons à fournir une précision de moins de 10 mètres, ce qui permet de réaliser des tirs d’emblée et d’éviter les tirs de correction ».