« Nos adversaires potentiels doivent savoir à quoi s’attendre », martelait ce matin la ministre des Armées Florence Parly à l’occasion de la présentation d’une nouvelle doctrine de « lutte informatique offensive » (LIO). Pièce maitresse du dispositif de cyberdéfense français, elle permettra de muscler la posture des armées françaises au sein d’un champ de bataille dématérialisé.
Irrégulières et difficilement traçables, les attaques cyber relèvent des actions de guérilla ou de harcèlement selon le CEMA (Crédit photo: Minarm/COMCYBER)
Pas de cyber sans alliance, pas d'alliance sans partenaire de confiance. Toutes les attaques ont une ampleur internationale.@florence_parly
@Defense_gouv #StratCyberArmées— COMCYBER (@ComcyberFR) January 18, 2019
« Nous devons aussi nous tourner vers nos partenaires et nos alliés » car « toutes les attaques ont une ampleur internationale », déclare ensuite Parly. Le second défi sera donc celui de la coopération internationale. « Je n’imagine pas l’Europe de la défense sans son volet cyber », ajoute-t-elle en évoquant une Initiative européenne d’intervention conçue pour servir de cadre à d’éventuels partenariats cyber.
Une fois le cadre opératif installé, il restera à y intégrer les cerveaux. Le dernier obstacle à surmonter, probablement le plus difficile, sera celui du recrutement de combattants numériques, constamment menacé par l’attractivité du secteur public. Le discours de Parly se voulait donc également séducteur à l’égard des candidats potentiels au poste de « cyber-soldat ». Convaincre le millier de profils supplémentaires envisagés par la LPM 2019-2025 nécessite en effet l’adoption d’une politique de ressources humaines ambitieuse soutenue par « des filières de formation, d’entraînement et de recrutement tout à fait nouvelles ». C’est dans ce contexte qu’aura lieu, la semaine prochaine, le 11e Forum international de la cybersécurité à Lille. Le COMCYBER y sera d’ailleurs bien présent, avec l’objectif clairement affiché de recruter ses futurs cyber-combattants.
Si elle n’apporte fondamentalement rien de nouveau, l’annonce de Parly a néanmoins l’avantage de mettre un coup de projecteur sur un combat porté dans l’ombre et d’affirmer la posture d’une France désireuse de « montrer les griffes ». Il faudra attendre la semaine prochaine et le FIC pour préciser l’envergure de l’écosystème cyber français et l’implication concrète de la BITD.