[Màj] TF Takuba : la Belgique envisage l’envoi d’un SGTIA

Des Dingo 2 du bataillon ISTAR, dont le dernier détachement intégré à la MINUSMA est rentré en Belgique en juillet dernier (Crédits : Défense/Bn ISTAR)

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Comme évoqué plus tôt, la Belgique envisage bel et bien une participation active dans l’opération Barkhane. Ou, plus précisément, au sein de la Task Force Takuba, axe majeur d’un dispositif français en cours de transformation. En cas de feu vert politique, la Défense pourrait y déployer l’équivalent d’un sous-groupement tactique interarmes à compter de la mi-2022.

Mise à jour : selon un confrère bien informé, l’engagement belge dans la TF Takuba a fait l’objet d’un accord politique plusieurs jours avant sa présentation en commission de la Défense nationale du plan des opérations pour 2022. Il semblerait que les multiples requêtes émises par Paris et l’argument de l’expérience opérationnelle aient fait mouche. Un débat parlementaire sur le sujet aura bien lieu mais dans un but consultatif, les députés n’ayant pas de pouvoir décisionnel sur la tenue ou non des opérations militaires. Pour l’état-major de la Défense, il s’agit désormais essentiellement de déterminer l’étendue des moyens humains et matériels projetés.

La Belgique est présente dans la TF Takuba depuis avril dernier avec une équipe restreinte de trois officiers d’état-major. Un officier chirurgien est par ailleurs venu appuyer la Special Operations Surgical Team (SOST) française de Ménaka entre septembre et début novembre.

Hormis le maintien du noyau d’officiers d’état-major, la Défense envisage désormais de projeter un SGTIA (ou CATSG dans le jargon belge) « de manière graduelle et évolutive » à partir de la mi-2022, déclarait hier le capitaine de frégate Kristof Van Belleghem, directeur des opérations au sein du cabinet de la ministre de la Défense Ludivine Dedonder.

Ce CATSG composé de forces conventionnelles serait pleinement opérationnel à la fin de l’année 2022. Le volume du contingent évoluera de 165 à 255 militaires en fonction de plusieurs paramètres, telles que « les évolutions de la situation politique et sécuritaire ».

Les missions attribuées à cette compagnie de manœuvre pourraient consister en la protection de l’emprise de Gao et de convois logistiques et, d’autre part, en la fourniture d’un appui de deuxième ligne au profit des forces spéciales européennes et de leurs partenaires maliens. En outre, la Défense étudie l’éventualité d’une participation aux activités d’entraînement des forces armées maliennes (FAMa).

« L’analyse détaillée de cet engagement est encore en cours à l’état-major de la Défense et fera l’objet de l’introduction d’un dossier spécifique en temps et en heure, qui fera partie d’un débat parlementaire », souligne le capitaine de frégate Van Belleghem.

« Avec cette contribution, la Belgique participera de manière concrète à la sécurité de la région et réduira les conséquences de l’instabilité étatique au Sahel pour la situation sécuritaire de l’Europe », commente la Défense.