Barkhane au Mali, c’est fini

Début août, une section du GTD Monclar effectue une opération de sécurisation dans la ville de Gao et ses alentours. Objectif : protéger la population contre les exactions des groupes armés terroristes (GAT) présents dans la région. (Crédits : EMA)

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Les derniers militaires français de l’opération Barkhane ont quitté le Mali ce lundi 15 août, au terme d’un tour de force logistique engagé il y a moins de six mois, annonce l’État-major des armées (EMA) par voie de communiqué.

Six mois pour quitter le Mali

« Aujourd’hui, un chapitre important de Barkhane se clôt », déclarait le général de division Bruno Baratz, commandant la force depuis fin juillet. Le redéploiement décidé le 17 février par la France, alors poussée vers la sortie par le pouvoir malien, s’est achevé hier avec la rétrocession de la Plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao aux Forces armées maliennes (FAMa).

Le président de la République a rendu hommage à « l’engagement de tous les soldats qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes [GAT] sur la terre malienne. Ils sont cinquante-neuf à avoir payé le prix de leur vie en combattant, aux côtés des armées africaines et européennes, pour notre sécurité et la sécurité des populations du Sahel ».

Lancée à l’automne dernier, l’évacuation des emprises françaises au Mali s’est déroulée en plusieurs phases et sans cesser le combat contre les GAT. Les trois bases du nord du pays, Kidal, Tessalit et Tombouctou sont les premières à être transférées aux FAMa entre octobre et décembre 2021. Suivront Gossi et Ménaka, d’avril à juin 2022. Troisième et dernière phase, le transfert de la PfOD de Gao, alors la plus grande française en Afrique de l’Ouest, aura exigé le déplacement de 1800 véhicules et 4800 containers vers Niamey, au Niger.

Le combat continue

« La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien », poursuit l’EMA. Environ 3000 militaires français poursuivent le combat, essentiellement au Tchad et au Niger. La capitale tchadienne, N’Djamena, continuera d’héberger le poste de commandement interarmées de théâtre de Barkhane. Autre point d’appui majeur, l’emprise de Niamey accueille notamment le groupement tactique désert n°3.

« Alors que la situation sécuritaire reste fragile, nos Armées seront en appui opérationnel de nos partenaires face aux groupes armés terroristes. Comme nous l’avons fait au Mali, nous renforcerons nos actions de formation de leurs forces en matière de contre-terrorisme », soulignait le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur son compte Twitter.

« Ce retrait du Mali ne diminue en rien la mobilisation de la France pour faire libérer notre compatriote M. Olivier Dubois », ajoute l’Élysée. Ce correspondant local pour, entre autres, Libération et Le Point est retenu en captivité depuis avril 2021 par le groupe djihadiste Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, ou JNIM).