Soutenu par l’État, le groupe CNIM sort de la zone de turbulences

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L’horizon s’éclaircit enfin pour CNIM. Le groupe français, dont certaines activités sont stratégiques pour le ministère des Armées, bénéficiera d’une aide financière de l’État pour consolider sa trésorerie et garantir ses marchés à l’export, a-t-il annoncé dans un communiqué.

Un prêt de 40 M€

Exit le risque d’un démantèlement, CNIM est sauvé. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, est venu en personne l’annoncer aux 1200 employés du site varois de CNIM, à La Seyne.

« L’État va prêter 40 millions d’euros à CNIM, qui est sauvé, » a-t-il confirmé. Ce prêt direct du fonds de développement économique et social (FDES) bénéficiera à la division Environnement & Énergie EPC, particulièrement touchée après les pertes exceptionnelles enregistrées en 2019.

De l’enveloppe promise, 30 M€ sont versés directement. Le solde de 10 M€ sera perçu  « à la date de signature de l’accord définitif de restructuration négocié avec l’État, Martin GmbH, les créanciers et assureurs-crédit », commente CNIM.

L’État engagera également 180 M€ pour garantir les marchés à l’exportation du groupe. Soit, « une protection considérable pour la capacité d’exportation de CNIM et de projection sur les marchés étrangers. L’exportation représente la moitié du chiffre d’affaires. Je le dis, mais le dossier de la CNIM est pour moi un dossier exemplaire qui permet notamment de sauvegarder 2700 emplois », a ajouté Bruno Le Maire.

Cette nouvelle étape permet à CNIM de restaurer sa trésorerie et d’éviter de nouvelles cessions. La dernière en date, annoncée en février, entraîne la vente potentielle de l’activité cybersécurité (Bertin IT et Vecsys) à ChapsVision, basé dans les Hauts-de-Seine.

Le Pont d’Assaut Modulaire de CNIM, solution de franchissement de brèches sèches en service depuis 2009 dans l’armée de Terre sous le nom de SPRAT (Système de Pose Rapide de Travure) (Crédits : CNIM)

Des ambitions dans la défense

Fournisseur de premier rang de la Direction générale de l’armement, la branche innovations et systèmes était surveillée de très près par les autorités. Dès mai 2020, la ministre des Armées avait martelé qu’en cas de cession des activités de défense, celles-ci « devraient nécessairement rester sous contrôle français ».

Malgré l’incertitude financière, CNIM a su maintenir son niveau d’ambition, notamment avec plusieurs projets adressant les besoins de l’armée de Terre. Mi-février, le groupe révélait s’être allié au spécialiste des ponts et systèmes de mobilité Texelis (Limoges) dans la perspective du programme « Moyen d’Appui au Contact » (MAC). Planifié pour l’étape 2 de Scorpion, ce véhicule doit venir remplacer des Engins blindés du génie (EBG) obsolètes à l’horizon 2030.

Plus récemment, sa gamme de systèmes de franchissement terrestre s’est agrandie avec le lancement d’un pont flottant motorisé de nouvelle génération. Disponible à compter du 1er semestre, ce PFM NG assurera le franchissement des véhicules les plus lourds existants ou à venir, du char Leclerc XLR à son successeur, le MGCS. Il est aujourd’hui proposé en deux configurations : PFM LG et PFM XP, toutes deux permettant la prise en charge de véhicules pesant jusqu’à 90 tonnes.