NGRC : un Industry Day pour préparer la phase conceptuelle

S'il arrive à terme, NGRC pourrait offrir un successeur au Cougar, voir à la famille NH90 (Crédits : 1er RHC)

Share

Une quarantaine d’entreprises du secteur aérospatial se sont retrouvées les 20 et 21 septembre à Capellen (Grand-Duché de Luxembourg) pour un premier « Industry Day » consacré au programme « Next Generation Rotorcraft Capability » (NGRC) de l’OTAN. L’objectif ? Préciser le sujet et préparer le lancement de la phase conceptuelle, fixé pour 2022. 

Projet de haute visibilité de l’OTAN, NGRC débute en octobre 2020 avec la signature d’une lettre d’intention (LoI) par la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie et le Royaume-Uni, nation leader sur le sujet. Ensemble, les cinq Alliés vont plancher sur la mise au point et l’acquisition de la prochaine génération d’hélicoptères médians. Selon les estimations de l’OTAN, près un millier d’hélicoptères seraient à remplacer à partir de 2035-2040. 

Le besoin commun doit donc être clarifié dès maintenant, enjeu parmi d’autres d’un Industry Day organisé au siège de l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA). L’occasion pour l’OTAN de revenir sur l’origine du projet et les raisons motivant une solution multinationale et pour les pays concernés de spécifier les caractéristiques techniques et opérationnelles de la future capacité. Puis pour la NSPA de présenter son approche en matière d’acquisition, en se focalisant sur la phase conceptuelle à venir. Chaque entreprise a également pu pitcher son éventuelle contribution auprès des représentants de l’OTAN, de la NSPA et des États partenaires. 

« Je suis parfaitement consciente de l’importance des bonnes pratiques et de l’engagement de l’industrie quand nous développons et acquérons des capacités pour les forces armées. C’est pour cette raison qu’à la NSPA, nous pensons qu’une implication précoce de l’industrie est un facteur de succès essentiel pour ce projet », déclarait à cette occasion Stacy Cummings, directrice générale de la NSPA depuis le 1er septembre. 

La NSPA confirme par ailleurs deux éléments importants. Primo, le prochain objectif sera bien d’entamer la phase conceptuelle au second semestre 2022 sous la houlette de la NSPA, après la signature d’un Memorandum of Understanding (MoU) par les nations participantes. Et deuzio, tant l’Espagne que les Pays-Bas et les États-Unis sont officiellement considérés comme des pays observateurs. 

Ces discussions initiales interviennent sur fond de tension entre la France d’un côté et le Royaume-Uni et les États-Unis de l’autre côté. Il serait d’autant plus tentant pour Paris d’enrayer un changement de statut des Américains que ceux-ci pourraient miser sur l’un des gagnants du programme « Future Vertical Lift », dont l’entrée en service interviendra avant celle de NGRC. Un scénario pressenti dès 2017 qui désavantagerait la filière européenne et qui s’avère d’autant plus crispant au vu du contexte actuel.