La modernisation ultérieure du Leclerc parmi les objectifs du CEMAT

Crédits image : EMA

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Les débats entourant la prochaine de programmation militaire n’auront pas acté l’hypothèse d’un « Leclerc Mk 3 », mais l’armée de Terre conserve bien la perspective d’une modernisation ultérieure de son char de combat, déclarait son chef d’état-major, le général Pierre Schill, lors d’une audition sénatoriale réalisée fin mai. 

Le char Leclerc arrivera en fin de vie vers 2040-2045, rappelait le CEMAT. En attendant l’entrée en service d’un successeur, toujours espéré au travers du programme franco-allemand MGCS, l’un des objectifs du général Schill sera « de lancer une première modernisation du char [Leclerc] » à première vue complémentaire des actions de rénovation déjà engagées. 

« Nous réaliserons des études complémentaires afin de définir en 2025 la portée et la profondeur de cette modernisation », complétait le général Schill. Hasard ou non du calendrier, le rendez-vous coïncide avec la transmission au Parlement d’un point de situation sur MGCS, conformément à la LPM 2024-2030. 

Bien qu’au stade des études, l’évolution future du char pourrait se trouver renforcée par le retard pris par MGCS. « Certains segments du programme MGCS pourraient glisser dans le temps pour des questions industrielles, mais aussi parce que la maturité de la robotique terrestre arrivera un peu plus tard », pointait le CEMAT. Mais le volet industriel ne pourra progresser qu’une fois les acteurs militaires parvenus à un accord sur le besoin opérationnel, un enjeu normalement évoqué ce jeudi à Évreux par les deux ministres de la Défense. 

Il faudra donc attendre deux ans que soit fixée l’étendue d’une telle modernisation, mais certaines idées – pour ne pas dire certains besoins – prennent déjà corps. La refonte de certains viseurs notamment, mais aussi l’ajout de briques de survivabilité et d’agression, tels que des systèmes de protection active « hard kill » et « soft kill » et l’obus antichar 120 SHARD développé par les munitionnaires de KNDS France (ex-Nexter). 

L’effort aura par ailleurs un coût que la France serait tentée de contenir en s’associant à d’autres utilisateurs du Leclerc. Seul scénario crédible, un rapprochement avec l’armée émirienne était évoqué en filigrane en février dernier au salon de défense IDEX organisé à Abu Dhabi (EAU). Un intérêt confirmé trois mois plus tard par le CEMAT, selon qui « les Émiriens sont prêts à coopérer avec nous pour la modernisation du Leclerc ».

Si de nouvelles évolutions du Leclerc ne sont pas exclues, pas question de toucher au format d’un parc à 200 chars. Le contrat opérationnel le concernant « sera pérenne sur la décennie à venir » et restera de « pouvoir mettre sur pied en trente jours une brigade lourde qui comprendrait deux régiments de chars avec chacun quatre escadrons », soit 120 chars auxquels s’ajoute une capacité de réaction de deux escadrons « pour pouvoir faire face à une autre menace », complétait le CEMAT.