Gagner la bataille des esprits

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Le chef d’état major de l’armée de Terre française, le général d’armée Jean-Pierre Bosser,

La France devra gagner une bataille des valeurs si elle veut éradiquer la menace terroriste.

Dans une tribune publiée ce jour, 21 mars, dans le quotidien français Le Figaro, le chef d’état major de l’armée de Terre, le général d’armée Jean-Pierre Bosser, est venu appuyer l’importance de mener un combat immatériel à cette « guerre » contre le terrorisme. Il dénonce à demi-mot « l’ambition irréaliste » de la destruction physique de l’ennemi prônée jusqu’à présent, au profit d’un « véritable projet de société » fondé sur la résistance et la cohésion nationale.

Si la notion de « victoire » doit maintenant être « davantage considérée », celle-ci ne peut survenir et s’installer qu’après avoir pris durablement l’ascendant sur l’adversaire « dans tous les champs sur lesquels il s’oppose à nous ». Or, si le champ physique de la guerre, c’est-à-dire l’action militaire, est maîtrisé par les forces françaises, le champ des « esprits » reste quant à lui à conquérir. Un combat dans lequel l’ennemi s’est montré « extrêmement performant », parce que « son ‘offre de valeurs’ »  est séduisante. Il faut donc présenter une offre supérieure, car « c’est dans l’inversion du rapport de forces du champ des esprits que réside notre aptitude à gagner la bataille des valeurs », poursuit le général. Et pourquoi ne pas proposer les valeurs militaires comme alternative pour gagner cette « guerre des idées », propose-t-il ?

Car le terreau sur lequel venir greffer ces valeurs existe déjà selon lui. « Je vois, dans le regard des milliers de jeunes de l’armée de Terre, que je rencontre depuis deux ans maintenant, un désir de servir et d’appartenir à une collectivité qui les dépasse », écrit-il, ajoutant que ces jeunes « ont trouvé dans le monde militaire un projet collectif, des valeurs, un sens à leur existence ». Tant le recrutement de 20 000 jeunes dans l’active et la réserve, le lancement du Service Militaire Volontaire, que la présence rassurante de l’opération Sentinelle confirment que l’armée française a déjà bien entamé cette « bataille (…) décisive pour la victoire, [qui] doit être le point d’application de tous les efforts de la nation ».