Le LRU sera le prochain matériel d’artillerie à entrer en service. De quelle manière la DEP a-t-elle été associée à sa mise en œuvre ?
Nous avons rédigé et publié en début d’année le document d’emploi du LRU et des équipements associés qui équiperont le 1er RA de Belfort. Ce document est à l’usage de l’artillerie, mais il est également tourné vers les commandements de brigades interarmes qui disposeront avec le LRU d’un outil nouveau aux performances remarquables. En préalable à l’arrivée de ces matériels, nous devons également décrire les métiers, faire des propositions sur les formations à mettre en place. Un autre chantier porte sur l’évolution du système ATLAS du LRM pour l’adapter au LRU. Mes trois bureaux sont impliqués à des degrés divers dans ce vaste chantier.
Quand l’armée de terre va-t-elle recevoir les premiers systèmes ?
La commande est aujourd’hui confirmée et les quatre premiers véhicules sont attendus fin 2013. Le 1er RA, aujourd’hui équipé de mortiers de 120mm, de radars Cobra et de SLAA (Système de Localisation Acoustique d’artillerie), ne sera pas totalement dépaysé car il mettait auparavant en œuvre les LRM (Lance Roquette Multiple). L’école d’artillerie a proposé à l’EMAT d’organiser le régiment en trois batteries de deux sections à quatre pièces chacune, soit un total de 24 pièces.
Le LRU apporte une exigence de précision nouvelle à très longue distance. Comment l’artillerie va-t-elle y répondre ?
Jusqu’à présent, les outils à la disposition de l’observateur d’artillerie répondaient à nos besoins de précision. Mais le LRU vient bouleverser la donne en apportant une précision possible de 3m de 35 à 70 kilomètres de distance. Il faut donc atteindre ce niveau de précision dans la désignation de l’objectif si l’on veut exploiter au mieux le potentiel de la munition. Pour y parvenir, nous travaillons sur plusieurs pistes : amélioration de la connaissance de la position et des outils de mesure de l’observateur d’artillerie, amélioration de la précision des images transmises par les drones. Pour fixer les idées, le SDTI, d’une précision de 50 m, nous donne aujourd’hui une précision d’environ 10m s’il est couplé avec les outils d’appui topographiques actuels. Notre objectif est de passer sous la barre des dix mètres…
Quels sont les grands chantiers qui attendent l’artillerie française aujourd’hui ?
L’amélioration de nos capacités de localisation des objectifs au contact et dans la profondeur est notre priorité cette année. C’est un besoin dicté par les opérations actuelles, mais aussi par l’augmentation des portées de tir offerte par les lanceurs Caesar et LRU et le degré de précision atteint par les nouvelles munitions. Nous travaillons également sur la préparation à la mise en service du mortier de 120mm embarqué pour lequel nous envisageons une intégration dans les batteries canon de tous les régiments d’artillerie. Une section de mortier embarqué serait affectée à chaque batterie canon. Les artilleurs ont déjà prouvé qu’ils savaient faire preuve d’un très grand niveau de polyvalence pour servir les différents moyens placés à leur disposition : canon de 155mm tracté TRF1, automoteur AUF1, Caesar, mortiers de 120mm tractés ou embarqués…
(à suivre)