Des prises de commandes records et un chiffre d’affaires en progression, difficile de mieux résumer l’exercice 2023 du groupe franco-allemand KNDS. Une solidité qui s’explique en partie par la croissance du segment munitionnaire.
Les principaux résultats du dernier exercice sont tombés et tous sont au vert. Voire au vert kaki pour les prise de commandes, en hausse de 130 % par rapport à 2022. Avec quelque 7,8 Md€ de contrats engrangés, « KNDS enregistre la plus forte croissance de son histoire », se félicite le groupe dans un communiqué.
Le carnet de commandes atteignait donc 15,7 Md€ en fin d’année dernière. « En terme de croissance des commandes, KNDS se classe en tête des 15 plus grandes entreprises européennes de défense », souligne-t-il. Et si l’augmentation du chiffre d’affaires est moins marquée qu’en 2022, celui-ci progresse néanmoins de 2,5 % pour atteindre 3,3 Md€. Le géant européen rassemble désormais près de 9500 employés, contre 8952 un an plus tôt. Désormais unifié sous une marque unique, KNDS ne détaille plus les résultats par pilier national.
Les principaux moteurs de ce succès ? Côté allemand, des chars Leopard 2A8 dont 18 ont été acquis par l’Allemagne pour 525 M€ et à 54 par la Norvège pour près de 1,8 Md€. L’armée allemande aura par ailleurs acté la modernisation de 143 véhicule blindés de combat d’infanterie Puma pour 770 M€. S’y ajoutent des contrats de 150 M€ et 184 M€ conclus avec la Bundeswehr pour la fourniture de 10 canons automoteurs PzH et de 50 blindés Dingo 2 en remplacement des exemplaires cédés à l’Ukraine.
Côté France, la performance s’explique notamment par « les commandes de systèmes d’artillerie CAESAR ». Derrière les six exemplaires achetés par l’Ukraine, la Direction générale de l’armement (DGA) notifiait le 30 décembre un marché de 350 M€ pour la production de 109 CAESAR Mk II neufs.
KNDS bénéfice également de la poursuite du programme SCORPION, effort de renouvellement du segment médian de l’armée de Terre. Après les tranches de Griffon et de Jaguar notifiées en 2022, c’était au tour du Serval de renforcer la visibilité de KDNS France et de son partenaire sur le sujet, Texelis. Fin décembre, 420 véhicules supplémentaires étaient ainsi commandés pour près de 500 M€.
Enfin, cette dynamique s’explique aussi par « un besoin croissant en munitions de tous calibres ». Présent en France, en Italie et en Belgique, le pilier munitionnaire de KNDS gagne en épaisseur en raison de la combinaison des livraisons à l’Ukraine et d’une volonté globale de renforcement des stocks nationaux. Exemple parmi d’autres, KNDS France décrochait au dernier trimestre un marché de 915 M€ avec l’Agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN pour la livraison d’obus d’artillerie de 155 mm.
Si KNDS ne précise pas ses perspectives pour l’année 2024, celle-ci continuera d’être marquée par la poussée munitionnaire et par la poursuite des grands programmes nationaux. SCORPION, par exemple, sera ainsi crédité de près de 3,4 Md€ en autorisations d’engagement, de quoi permettre l’activation d’une nouvelle tranche de 253 Griffon, 45 Jaguar et 97 Serval supplémentaires, et d’un dernier lot de 100 chars Leclerc rénovés.