Neuf pays se sont rapprochés pour développer un standard commun pour des munitions de petit calibre, un projet soutenu par l’Agence européenne de défense (AED) et piloté par l’entreprise belge FN Herstal.
Lancé mi-décembre, ce projet baptisé « Small Arms Ammunition Technologies » (SAAT) doit contribuer à « renforcer l’interopérabilité parmi les forces armées européennes et aussi à progresser sur les technologies de munitions », commente l’AED dans un communiqué publié hier. Une première réunion aura permis de trouver un alignement sur la gouvernance et d’établir les bases de la collaboration.
« Cette réunion de lancement est la première étape d’un projet ambitieux visant à développer des solutions innovantes en matière de munitions pour les forces de défense européennes », a déclaré Jonas Granberg, Project Officer Ammunition Technology au sein de l’AED. « En rassemblant l’expertise de toute l’Europe, le projet SAAT fournira des solutions pratiques, efficaces et tournées vers l’avenir qui répondront aux défis d’aujourd’hui et de demain », a-t-il poursuivi.
Financé à hauteur de 8,3 M€, ce projet d’une durée de quatre rassemble 18 industriels et organes de recherches de neuf pays*, dont la France. Derrière le coordinateur belge, l’initiative mobilisera notamment les sites belge et suédois du groupe EURENCO, l’entreprise française Nobel Sport ainsi que les équipes de DGA Techniques Terrestres.
Ensemble, ils poursuivront quatre objectifs : spécifier des exigences d’efficacité pour les munitions de petit calibre ; définir l’état de l’art en matières de poudre propulsive, de projectile, de douille et d’interaction avec l’arme ; développer un prototype de projectile ; et contribuer à l’optimisation des technologies des composants de munitions.
L’initiative démarre à l’heure où apparaissent des problématiques d’approvisionnements en munitions de petit calibre et alors qu’émerge un nouveau calibre de 6,8 mm d’ores et déjà adopté par les États-Unis. En cherchant à établir une norme conjointe, les États engagés dans SAAT viseront justement à « réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs externes et garantir une réponse unifiée de l’Union européenne à l’évolution des menaces sécuritaires ».
*Belgique, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Suède et Suisse
Crédits image : FN Herstal