Eurocopter l’a annoncé au salon aéronautique de Berlin : quatre hélicoptères Tigre aux couleurs de la Bundeswehr ont été portés au standard ASGARD (Afghanistan Stabilization German Army Rapid Deployment), c’est à dire aptes à être engagés sur le théâtre d’opération afghan.
Tout vient à point pour qui sait attendre : 21 ans après le premier vol du premier prototype et à quelques mois du retrait allemand (qui pourrait se faire courant 2013 ou début 2014) la fenêtre de tir pour un premier emploi opérationnel des Tigre allemands était comme qui dirait en train de se refermer…
Le programme ASGARD avait été lancé fin 2011, portant sur l’équipement d’un lot d’appareils avec des filtres anti sable, des protections renforcées, un enregistreur de vol et des équipements de communication supplémentaires. Les quatre premiers appareils modifiés ont été livrés au Kampfhübschrauber Regiment 36 de Fritzlar (36ème régiment d’hélicoptère de combat). Ce premier lot sera suivi par un deuxième, également de quatre appareils, à partir de décembre 2012.
L’Allemagne a reçu à ce jour 27 Tigre dans la version UHT, c’est à dire optimisée pour le combat anti-char. La version allemande présente toutefois une polyvalence intéressante avec la possibilité de tirer des roquettes et d’emporter des mitrailleuses en nacelle. Ces mitrailleuses sont certes moins performante que le canon de 30mm monté en tourelle sur le HAP français, mais le UHT a pour lui le viseur de mat Osiris couplé aux missiles anti-chars Trigat, permettant des engagements à longue distance. Une capacité à laquelle l’ALAT française n’accèdera qu’avec la mise en service du Tigre HAD.
Les allemands envisagent le déploiement de quelques appareils dans leur zone de responsabilité à partir de la fin d’année ou du début 2013, dès lors que leurs équipages seront formés et qu’un volant suffisant de machines sera disponible. Rappelons que les Tigre HAP de l’Alat ont déjà accumulé plus de 4000 heures de vol au combat (3750 en Afghanistan et 250 en Libye).
notre illustration : un Tigre UHT allemand à l’école franco allemande du Luc (photo F. Lert)