L’évènement est devenu traditionnel et ne cesse de grossir. Depuis quelques temps le groupe Thales organise chaque année son Technodays, sorte de caverne d’Ali Baba des innovations du groupe. La formule initialement lancée par la division Land & Joint de Thales a cette année été étendue à l’ensemble du groupe.
Résultat, les locaux de Thales, qui hébergeaient, encore l’année dernière, plusieurs dizaines de projets innovants, sont devenus trop étroits. Pour son édition 2012, une bonne centaine de projets étaient fin de semaine dernière exposés pendant trois jours au Palais des Congrès, porte Maillot, loué pour l’occasion.
Technodays est donc devenu un véritable petit salon de l’innovation. Et pas seulement défense, puisque le groupe est aussi très présent dans l’aviation civile ou les transports. Investissant près de 20% de son chiffre d’affaires dans la Recherche et le Développement, l’innovation chez Thales est considérée comme un de ses avantages compétitifs et se fait dans de nombreux centres dédiés répartis sur 18 pays (Europe, Amérique du Nord, Australie, Asie), avec pas moins de 20 000 personnes.
Ainsi, on parlait beaucoup de langues dans les couloirs du Palais des Congrès, et l’objectif de cette manifestation était aussi interne: voir ce que fait le voisin, car, qu’il s’agisse d’interface homme-machine ou de simulation, les nombreuses équipes à travers le monde travaillent sur des problématiques similaires parfois sans le savoir! L’évènement est aussi ouvert à l’extérieur, à la presse et aux clients, afin de soumettre les concepts et évolutions aux yeux du marchés.
Résultat, de très nombreux projets exposés: évolution de produits existants, d’autres étonnants, parfois futuristes, certains un peu incompréhensibles au non-ingénieur. Impossible de faire le tour de tous, mais pèle mêle: des outils de simulation pour un GTIA très réalistes où la vallée de la Kapissa y est reproduite dans ses moindres détails ainsi que chaque véhicules ou tirs sur le terrain qui se modifie en conséquence. Impressionnant aussi cette architecture ouverte pour véhicule terrestre, qui grâce à un système SOTAS fait la fusion des données pour présenter une synthèse des différents capteurs, éléments de la base de données ou position GPS afin d’offrir à l’équipage une vision très complète du terrain et des positions ennemies (avec prédiction de mouvement), les routes les plus directs, même en off-road, faisant du papier et du téléphone des outils sortis de l’âge de pierre. Moins techno, mais intelligent ce jeux de rôle, d’ailleurs en service à l’OTAN pour la formation de ses cadres, qui n’est qu’en fait qu’un jeux de cartes, où tous les acteurs d’une crise sont représentés (gouvernement, autorité locale, forces hostiles, ONG…), et où chaque décision entraîne des conséquences sur l’issue d’une crise. Futuriste encore, ce CPCO (centre de planification et de conduite des opérations), rafraichi en continue, capable de gérer en simultané plusieurs crises: hyper sécurisé, hyper détaillé, hyper réactif…