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Syrie : en avant pour la grande braderie !

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Pour deviner ce qui peut se passer sur la Syrie, rien de tel qu’un coup d’oeil dans le rétroviseur de l’Histoire. Direction 2011 et la Libye… Dès le premier soir de leur intervention contre le colonel Kadhafi, réputé armé jusqu’aux dents, les Occidentaux font un large usage de missiles de croisière. La Royal Air Force britannique lance un raid de quatre Tornado GR4 armés chacun de deux missiles Storm Shadow (version britannique du Scalp-EG français, l’un comme l’autre étant signés MBDA). Quelques heures plus tard, pas moins de 124 missiles Tomahawk sont tirés depuis les navires de surface de l’US Navy mais aussi depuis un sous-marin britannique en maraude au large des côtes libyennes. Il aurait alors été logique que la France utilise également ses propres missiles de croisière, qui n’avaient alors jamais servi en opération. Ce ne sera pas le cas, du moins dans l’immédiat. Et c’est ainsi que dans le cadre de l’opération Harmattan, l’armée de l’Air entra en première dans l’espace aérien libyen (dont les défenses anti-aériennes n’avaient pas encore été neutralisées) pour stopper à la bombe guidée une colonne blindée menaçant Benghazi. Tout se termina bien pour les ailes françaises, mais la prise de risque avait été considérable et il semble hors de question aujourd’hui de la renouveler au-dessus de la Syrie. Celle-ci fait figure d’adversaire autrement plus coriace que la Libye : les Américains en 1983 (deux appareils abattus au-dessus du Liban par l’armée syrienne) puis les Turcs l’an dernier (un appareil abattu après être venu renifler les défenses syriennes) ont pu en faire l’enrichissante expérience.

Après quelques jours de retard sur ses Alliés, la France a finalement tiré 15 missiles de croisière Scalp-EG pendant l’opération Harmattan en 2011. Dix ont été tirés par les Rafale de l’armée de l’Air, quatre par ceux de la Marine et un seul par un Mirage 2000D de l’armée de l’Air. Petits bras les Français et sans doute près de leurs sous, parce que dans le même temps les Italiens en tiraient une trentaine et les Britanniques une soixantaine ! Reste que cette volonté louable de faire des économies pourrait bien tomber à plat dans la guerre qui se prépare. D’abord parce qu’on l’a dit, l’adversaire semble être plus coriace que précédemment. Ensuite parce que si les avions sont dans l’impossibilité d’utiliser des bombes guidées dans une guerre punitive qui promet d’être limitée, l’engagement des uns et des autres ne pourra se faire qu’en comptant le nombre de missiles de croisière tirés. Il faudra faire bonne figure…

Mais les missiles sont comme les hamsters, ils ont une durée de vie inférieure à celle de l’être humain. Après dix ou douze ans de stockage (le Scalp est entré en service en 2004 en France), le temps viendra rapidement de leur redonner du potentiel, mais cette opération exigera des sous… Or comme chacun le sait les temps sont durs. La loi de programmation militaire ne prévoit à ce jour que la rénovation d’une centaine de missiles de croisière air-sol pour les années à venir sur les 500 livrés. Cela signifie-t-il que les 385 autres encore en stock devront être consommés avant d’être démantelés ? Ce qui ouvrirait des horizons nouveaux aux armées, pour peu qu’elles disposent encore des avions pour les porter…

Notre illustration : un missile Scalp-EG sur son berceau de chargement, devant un Mirage 2000D du CEAM.

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