Le renouvellement des moyens de bréchage reste plus que jamais dans le collimateur de l’armée de Terre. Après le système de déminage pyrotechnique et le brouteur, place cette fois à la recherche de nouvelles charges explosives, objet d’une demande d’information émise par la Direction générale de l’armement (DGA).
L’enjeu derrière cette DI ? Le renouvellement de l’éventail de charges spéciales utilisées par les régiments du génie pour conduire des opérations de destruction d’infrastructures, de matériel ou de bréchage des défenses adverses. Dans un contexte sécuritaire où les enjeux de mobilité et de contre-mobilité reviennent à l’avant-plan, il s’agit visiblement d’évoluer vers des solutions « plus adaptées aux usages, notamment de par leur ergonomie et leurs performances ».
L’ergonomie est souhaitée tout autant que la facilité d’emploi et la masse, un coup complet devant pouvoir être transporté par un groupe de huit combattants. Amorcées par les systèmes de mise à feu en dotation, ces charges devront également être aérotransportables, aérolargables et facilement reconditionnables en cas de redéploiement. Elle devront par ailleurs disposer d’une durée de vie de 20 ans une fois stockées, les armées visant au passage un pas de maintenance de 10 ans.
Plusieurs variantes sont recherchées, des charges coupantes principalement axées vers la destruction d’ouvrages métalliques ou en béton armé à la charge spéciale perforante destinée aux actions de sabotage ou d’affaiblissement d’un ouvrage d’art en passant par la charge dite « allongée » pour la dislocation d’ouvrages défensifs. Orientée vers l’appui la mobilité, la dernière visera essentiellement à ouvrir des couloirs parmi les réseaux de barbelés et autres champs de mines antipersonnel ou antichar adverses.
Comme d’accoutumée, la démarche ne constitue en rien un appel d’offres annonciateur de la passation d’un marché. L’objectif reste bien de caractériser la capacité du marché à répondre à un besoin précis. Et si ce dernier n’est pas chiffré, la DGA questionne d’emblée la filière sur son aptitude à atteindre des performances minimales « d’ici 2027-2028 » et sur « un cadencement de la production à compter de 2028 ».
Cette demande est le dernier exemple en date d’une dynamique visant à renouveler les moyens de bréchage à disposition des sapeurs français. Deux autres DI étaient émises en avril 2024, l’une portant sur le remplacement d’ici à 2027 du système de déminage pyrotechnique pour mines antichar (SDPMAC) et l’autre sur un nouvel engin de bréchage mécanique de zone minée (EBMZ).
Crédits image : 13e régiment du génie