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Remplacer les Tigre australiens, vraiment ?

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Une seule petite phrase dans le livre blanc de la défense de l’Australie publié le 24 février : « Le Gouvernement remplacera les 22 Tigre ARH par un nouveau système de reconnaissance armée de 2020 à 2030 », a pris tout le monde par surprise, de l’Australian Army and Defence Materiel Organisation (pendant australien de la DGA) à Airbus Helicopters, qui le produit. Ces organismes tentent maintenant de comprendre ce que signifie cette phrase, sachant qu’aucune explication n’a été fournie justifiant le remplacement du Tigre vers 2025. Il devrait rester opérationnel pendant encore au moins une décennie au-delà de cette date. L’Australie ne s’est pas retirée des discussions préliminaires actuellement en cours avec les autres utilisateurs du Tigre (France, Allemagne et Espagne), lancées en septembre dernier par l’OCCAR, organisation européenne en charge de la gestion de programmes d’armements conjoints, pour développer la modernisation à mi-vie du Tigre, le Mk3. L’OCCAR a par ailleurs rappelé à FOB qu’il pouvait « confirmer que la discussion avec l’Australie concernant la modernisation Mk3 est toujours en cours ».

Atterrissage forcé en perspective pour les 22 Tigre ARH de l'Australian Army

Que veut dire le Livre Blanc de la Défense exactement quand il dit que les Tigre australiens seront remplacés ?

Le Tigre australien n’est pas encore déclaré en état de « capacité opérationnelle complète » précise Airbus Helicopters auprès de FOB, et doit encore être certifié pour l’environnement naval, ce qui signifie : atterrir et décoller depuis un navire en mer avec tous les interfaces que ces opérations requièrent.
Selon le rapport
concernant les projets majeurs d’acquisition de défense publié le 15 janvier 2016 par l’Australian National Audit Office (ANAO – la cour des comptes), le Tigre a dépassé de 79 mois les délais pour l’obtention de sa capacité opérationnelle complète (FOC). Il auraitl’avoir à la mi-2010. L’ANAO ajoute, néanmoins, qu’elle garde une « totale confiance » que la FOC sera prononcée en 2016. L’ANAO met le glissement prolongé du programme sur le compte de la classification erronée du Tigre (et de l’hélicoptère MRH90 également produit par Airbus Helicopters) en tant que matériels  « militaires achetés sur étagère » « alors que ces projets furent en fait tous deux développés spécifiquement pour l’Australie ».

La phrase du Livre Blanc de la Défense est également difficile à interpréter car le Tigre a été « retiré de la liste des projets à problèmes en avril 2008 » d’après le rapport de l’ANAO, et qu’il est presque resté dans les limites de son budget de 2 032,7MA$ (1 331,3M€).

De plus, l’accomplissement du programme Tigre se situe a 95 %, ce qui le place juste derrière le E-7A Wedgetail ( radar embarqué), le plus avancé des 25 projets majeurs d’acquisition de défense australien.

Le rapport de la cour des comptes souligne aussi qu’au 30 juin 2015 « ayant examiné les obligations financières et contractuelles du projet, les risques connus à ce jour et les dépenses futures estimées, la Défense considère à ce jour, qu’il existe un budget suffisant pour la finalisation de ce projet tel que défini ».

FOB a appris que la phrase du Livre Blanc a aussi surpris l’armée australienne qui se dit satisfaite de l’aéronef. En octobre 2014, quand le Commandant Kelvin Muller dirigeait l’Escadron de Reconnaissance 161 et participait à l’exercice Chong Ju à la Base de l’armée Puckapunyal en Australie, il déclarait que le Tigre est « un aéronef très manoeuvrant et extrêmement opérationnel ». Il expliquait que l’hélicoptère était « prêt pour le combat » en ajoutant que « le Tigre est un vecteur fantastique, efficace dans sa capacité a tirer d’une façon précise et réactive. C’est un multiplicateur de force pour la défense australienne ».

Ont été livrés à ce jour : 22 hélicoptères, dont l’un instrumenté pour les vols d’essais, un simulateur de vol et de mission, deux simulateurs pour les procédures dans le cockpit, des équipements pour former les équipes à terre, un système de soutient à la guerre électronique, des équipement pour les missions d’attaques terrestre avec les munitions etc.

Airbus Helicopters a constaté avec intérêt la mention dans le Livre Blanc australien d’une mention spécifiant que « de nouveaux hélicoptères légers devront être acquis pour le soutien aux opérations des Forces Spéciales ». La compagnie dispose dans son catalogue du H135 et du H145 bi-moteurs qui pourraient convenir.


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