Après la présentation des résultats 2015 par Thales hier, c’était aujourd’hui au tour d’Airbus Group, qui « a réalisé une performance solide » l’année dernière, selon son PDG Tom Enders. Le groupe débute l’année 2016 « en confiance », a-t-il déclaré. Airbus Group a engrangé €64Md de revenus en 2015, contre €61Md en 2014, dont 20% réalisé par la division Defence & Space (D&S), sur laquelle nous nous concentrons étant la plus interessante pour ce blog.
L’A400M a réussi la phase de test de piste sur herbe en novembre dernier
La division D&S a atteint un bénéfice avant frais financiers et impôts (EBIT) «
supérieur à €1Md pour la première fois », a noté Enders, ajoutant que la marge était «
maintenant supérieure à (…) un rendement de 8% », ou en d’autres termes, le bénéfice net en pourcentage du chiffre d’affaires.
Marwhan Lahoud, directeur général délégué à la stratégie et marketing du Groupe, a noté avec satisfaction que les commandes de la division D&S avaient augmenté de 18,1% à €14,4Md, contre €12,2Md pour l’année 2014, grâce à une «
forte dynamique » dans l’aviation militaire. Ce secteur représentait en 2015 41% des revenus de la division D&S, les 59% restant se répartissant de manière inégale entre les ventes de systèmes de communication et d’information (20%), l’électronique (10%) et le spatial (29%).
La vente de plateformes (avions, hélicoptères, etc.) a contribué à hauteur de 74% des €14,4Md annoncés, les 28% restant étant a mettre au crédit des services.
Airbus a vendu 14 A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) en 2015 : huit à la France, quatre à la Corée du Sud et deux à l’Australie.
L’autre avion de transport majeur du portfolio d’Airbus, l’A400M, a été décrit par Enders comme «
un programme toujours malmené de diverses manières ». Enders a ajouté qu’il n’était «
pas satisfait du niveau des livraisons », qui reste lent, en raison «
de l’amélioration des capacités militaires [de l’appareil] » et a précisé que l’accélération des livraisons «
doit monter en puissance en 2016 ». Il prévoit qu’ «
il y aura plus de 20 livraisons » d’A400M en 2016.
En attendant, l’avion continue son programme d’essais. Il a été qualifié en novembre dernier, par exemple, par le CQC (en charge des certifications et qualifications au sein de l’OCCAR – Organisation européenne visant à faciliter la gestion en collaboration de grands programmes d’armement), pour les pistes d’atterrissage en herbe après une série de tests menés à Écury-sur-Coole en France et qui ont permis d’examiner le comportement de l’avion sur une piste en herbe longue de 1500m. Ces tests ont succédés à de précédents essais réussis sur une piste en graviers à Albitas en Espagne et seront suivis par des tests sur piste sablonneuse cette année.
Airbus Helicopters totalise 10% des revenus globaux du Groupe. L’activité de cette division est partagée à 50/50 entre les marchés civil et défense.
Le Groupe a décidé de conserver pour le moment son activité de sécurité des frontières; malgré tout Lahoud a signalé que celle-ci est «
toujours à vendre, mais pas tout de suite », car deux projets majeurs pour des clients du Moyen-Orient restent toujours en cours. Ceux-ci doivent clairement être achevés avant que ce secteur d’activité puisse être cédé.
Lahoud a également précisé qu’Airbus D&S est intéressé par une augmentation de sa participation de 37,5% dans le missilier européen MBDA. Le Groupe avait déjà exprimé son intérêt l’an dernier pour l’achat de tout ou partie des 25% de parts détenus par Finmeccanica mais rien n’a été concrétisé jusqu’à présent. Les 37,5% restant appartiennent à BAE Systems. «
Si un actionnaire de MBDA désirait réduire ses parts nous pourrions être intéressés par leur acquisition, » a-t-il expliqué, ajoutant que «
si Finmeccanica veut vendre, nous pourrions être intéressés ».