Passage de relais entre l’armée de Terre et l’armée de l’Air d’ici la fin du mois : la deuxième reprend à son compte le contrat opérationnel de la première en matière de défense sol air des points sensibles et de la force opérationnelle terrestre. En d’autres termes, le Hawk (adopté par la France en 1958 !) laisse la place au SAMP/T (Sol Air Moyenne Portée Terrestre). C’est une pièce essentielle du puzzle de la défense sol-air qui rejoint donc l’armée de l’Air, l’armée de Terre se recentrant sur la défense à très courte portée avec les missiles Mistral et les canons de 20mm. Une défense trop souvent négligée dans les armées occidentales, trop confiantes dans leur maîtrise de l’espace aérien, mais qui reste pourtant indispensable pour lutter par exemple contre la menace des hélicoptères et des drones.
Le passage de témoin entre Hawk et SAMP/T se fera de facto au cours de l’exercice Nawas qui va faire évoluer du 16 mars au 4 avril prochain de Toulouse à la côte landaise un dispositif mobile de défense aérienne, avant de se conclure par une campagne de tir à Biscarosse sur les terres du Centre d’Essais des Landes. Le tir de validation d’un missile SAMP/T par l’escadron de défense sol-air (EDSA) « Tursan » viendra clôturer une année de montée en puissance, depuis la réception des premiers matériels sur la base de Mont de Marsan. Le SAMP/T pourrait d’ailleurs connaître une première utilisation opérationnelle en participation à la sécurisation de l’espace aérien francilien lors du prochain 14 juillet. Les artilleurs sol-air du 402ème régiment d’artillerie de Chalons en Champagne devraient quant à eux pouvoir s’en donner à cœur joie à Biscarosse : sauf guerre mondiale prochaine, cette campagne de tir sera la dernière occasion de tirer les vieux missiles dans le ciel français et d’entamer quelque peu les stocks restants…
Et pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le missile Hawk, on ne peut que conseiller l’ouvrage publié aux éditions Lavauzelle en 2010 sous la direction du lieutenant-colonel Philippe Dentiger.