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Missiles israéliens contre missiles syriens

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Sans doute l’essai était-il programmé de longue date, mais tout de même, le message était fort. Il y a 3 jours, deux tirs de missiles venus s’abîmer en pleine méditerranée ont fait monter une tension déjà élevée au large de la Syrie. Moscou, qui a immédiatement détecté le tir, s’offusque. Israël rapidement reconnaît avoir procédé avec les Américains à un test grandeur réelle de la dernière version de son système de défense anti-missile Arrow III. Un tir loin d’être anodin…

Cet essai du mardi 3 septembre consistait en un tir depuis un chasseur F-15, d’un missile cible « Ankor » qui simule un tir de missile balistique ennemi et a été suivi d’un tir d’interception par le système Arrow III, dont la mission est de le détruire en vol.

La version dernier cri du système Arrow, développée par Israël avec le soutien financier des États-Unis, est capable d’intercepter jusqu’à 5 missiles à courte ou moyenne portée tirés en salve. Il ne procède pas par impact direct mais en déclenchant une forte explosion à proximité de la cible.

Depuis plusieurs semaines, Israël se dit prêt à faire face « à toute éventualité » en cas de frappe militaire américaine contre la Syrie, y compris à des tirs de représailles sur son territoire. Car le danger pour Tsahal est bien là. Devenir une victime collatérale pour l’armée de Bachar El-Assad en cas de tirs américains sur le territoire syrien. Sachant que Damas a parfaitement les moyens de frapper le territoire syrien. La Syrie disposait avant le début de la guerre civile d’un stock de 700 missiles balistiques Scud. La moitié d’entre eux aurait été tirés contre les rebelles. Il en reste donc encore un certain nombre, même si certains d’entre eux seraient anciens et sans doute plus en état de marche, le missile balistique nécessitant un entretien particulier et minutieux, avec le remplacement de composants.

Mais avant tout, ce que redoute Tel Aviv, c’est le missile balistique d’origine russe Iskander. Ce missile balistique mobile (un camion transporte deux missiles) à courte portée, rebaptisé SS-26 Stone par l’Otan, atteint 2000 km. Cependant la version export, donc celle livrée par Moscou à la Syrie l’année dernière, le Iskander-E, a été dégradée à 300 km. Largement de quoi atteindre Israel, la Turquie ou même la Jordanie voisins.

Côté israélien, une batterie de la version dernier cri du système Arrow (« Flèche ») serait capable d’intercepter cinq missiles balistiques à plus de 100 km d’altitude en trente secondes.

Israel a également mis en alerte ses batteries anti-missile courte portée Iron Dome (« Dome d’acier »), déployées à sa frontière. Ce dispositif permettra à Tel Aviv d’assurer une défense multi-couches : L’Iron Dome contre les missiles ou roquettes à courte –moyenne portée et Arrow contre les attaques à longue portée et tirs balistiques.

Renfort naval en Méditerranée

La Russie a de son côté renforcé son dispositif naval en Méditerranée. Outre les destroyers déjà présents, Moscou a dépêché son navire collecteur de renseignement Priazovié (classe Meridian), de quoi tranquillement observer la flotte américaine et surtout ses capacités (télémétrie des systèmes anti-missiles ou fréquences radars…) ainsi que deux navires de débarquement : le Novotcherkassk (classe Ropucha) et le Minsk (classe Ropucha). Vu que Moscou ne compte pas déployer de troupes au sol, que peuvent donc transporter ces deux navires ? Des esprits torturés pourraient imaginer que Moscou souhaite livrer des systèmes d’armes ou pièces de rechanges à destination de la Syrie…

Quant à la France, elle aurait déployé la frégate Chevalier Paul, qui met en œuvre le redoutable missile anti-missile Aster (portée supérieure à 100 km), mais également le célèbre missile anti-navire Exocet. Cette frégate furtive et ultramoderne est équipée d’un radar lui permettant d’observer tout mouvement aérien jusqu’à 400 km. De quoi assurer la défense aérienne des navires américains et britanniques en poste au large de la Syrie, de préparer le terrain pour un prochain départ du groupe aéronaval ou tout simplement d’observer des activités syriennes suspectes…

 

Photos: le missile russe Iskander/ le navire russe Priazovie

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