Pendant que le débat sur l’emploi des armes chimiques en Syrie agite la communauté internationale, l’Irak poursuit à marche forcée la reconstruction et le rééquipement de son armée avec du matériel américain, ce qui bien entendu fait le bonheur des industriels d’Outre Atlantique. L’Irak à lui seul compte pour plus d’un tiers des 13 milliards de dollars de contrats annoncés par Washington depuis le début de l’année pour la région moyen-orientale. On remarquera, bien dans l’actualité, le choix par Bagdad de se doter de cinquante 8×8 M1135, version de lutte NRBC du célèbre Stryker. Avec l’entrainement des opérateurs et les équipements associés (communications, équipements de protection individuels, détecteurs, systèmes de décontamination etc.) le contrat pour ces seuls véhicules se monterait à 900 M$. On n’est jamais trop prudent et ce n’est pas General Dynamics Land System, fournisseur de ces équipements, qui s’en plaindra.
Mais ce n’est pas tout. Avec la Syrie à l’ouest et l’Iran à l’est, Bagdad a également du souci à se faire pour le contrôle de son espace aérien. Après l’achat de 36 F-16C/D à Lockheed Martin l’an dernier (l’Irak devenant au passage le 26ème pays utilisateur du chasseur-bombardier), les Irakiens optent maintenant pour un système de défense sol-air composé de systèmes Avenger, de missiles Stinger et de batteries de Hawk XXI.
Ces derniers achats s’inscrivent dans le prolongement d’une fièvre acheteuse débutée en 2008 et qui s’est traduite au fil des ans par l’allongement incessant de la liste d’acquisition de matériels américains. Il s’est agit notamment pour Bagdad de reconstituer ses unités mécanisées et blindées en récupérant des véhicules issus des stocks de l’US Army. Un mouvement qui a concerné plus de 1000 M113 de différentes versions, des chars de combat M1 Abrams, des M3 Bradley, mais aussi une large flotte de véhicules de soutien, de l’artillerie, des MRAP et autres camions logistiques etc.
Quelques milliers de tonnes de ferraille à roulettes dont la cession ne va apporter que des avantages aux Américains : évacuation des trop pleins dans les stocks, contrats de maintenance et de formation des nouveaux utilisateurs, meilleure intégration de l’Irak dans la pax americana et enfin et surtout préparation du terrain pour la vente de matériels neufs made in USA, quand le temps sera venu de remplacer ces équipements de deuxième main.