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La Loi de programmation militaire, déclinaison budgétaire du Livre Blanc pour les années 20014-2019 est entrée en dernière ligne droite et est actuellement sujette à très vives tensions. L’armée de terre subirait de plein fouet les coupes budgétaires, supportant l’essentiel de l’effort demandé aux armées. A croire qu’aucune leçon n’a été tirée des derniers engagements français. Premier constat, l’armée de terre, déjà secouée par des coupes d’effectifs à répétition, va devoir se serrer la ceinture d’autant plus, risquant d’avaler l’essentiel des baisses d’effectifs requises. Or, l’opération Serval l’avait pourtant bien démontrée, c’est bien de combattants au sol dont la France avait besoin. La denrée rare, celle qu’aucun pays n’avait accepté de fournir à la France pour combattre au Mali, c’est bien celle là, les effectifs ! Bref, si les participations des alliés ont pu combler les trous logistiques, de transport (Transall, C-130 et C-17 Belges, Danois, Néerlandais, Espagnols, Allemands, Anglais..) ou de renseignement (USA…), la France n’a pu compter que sur elle-même pour ce qui est des soldats au combat. Las, le succès de Serval n’aura finalement pas bénéficié à l’armée de terre, qui va devenir une armée de poche, avec 66 000 soldats en ordre de combat, son plus bas niveau historique.

Second constat, le volet équipements terrestre va lui aussi souffrir. Le programme d’ensemble Scorpion, pourtant porteur d’enjeux capacitaires forts va dépendre de ressources budgétaires exceptionnelles et hypothétiques. L’ensemble des programmes va être réduit et décalé dans le temps. Felin devient une peau de chagrin, le VBMR devra attendre 2018 (décalage de deux ans) et sa cible sera revue à la baisse, sans parler du PPT (porteur polyvalent terrestre), de l’EBRC (engin blindé de reconnaissance et de combat) ou du VBAE (véhicule blindé d’aide à l’engagement, successeur du VBL). Catastrophe ! Car là aussi Serval a été un révélateur, alors que les équipements modernes se sont révélés parfaitement adaptés (Caesar, VBCI, Tigre…), les anciens ont montré leur limites. Protections insuffisantes, aménagements intérieurs inadaptés (la chaleur intérieur pouvait grimper jusqu’à des 50°C), pas de systèmes de vision nocturne… Malheureusement avec la LPM en préparation, il faudra faire encore avec pour un bout de temps. Certains véhicules (VAB, VBL, AMX10…) vont atteindre allégrement les 45 ans d’âge avant d’être remplacés. Bref, Serval n’aura servit à rien. Aucune des leçons issus de l’engagement malien ne semble avoir été pris en compte… « Une honte » commente un proche du dossier.

Et c’est un raz le bol général qui est partagé dans l’armée de terre, comme l’ont montré les séances houleuses du CSFM (conseil supérieur de la fonction militaire), révélateur du malaise ambiant.

Car cette LPM qui va passer au vote au Parlement à l’automne s’annonce profondément déséquilibrée au profit de la Marine. Comme l’évoquait FOB il y a quelques temps, La Royale va être royalement servie ! FREMM, SNA Barracuda vont être confirmés, et mieux, une nouvelle classe de frégate va voir le jour en ces temps de disettes budgétaires : la Frégate de Taille Intermédiaire (FTI), qui n’a d’intermédiaire que son nom avec ses 4 000 tonnes annoncées ! Comme une impression que les charges de production des chantiers de Lorient et Cherbourg sont assurées, au détriment du secteur industriel terrestre pourtant prometteur et en pleine restructuration. Sans parler des fonctions « soutien » et de la multitude de PME qui vont souffrir… La DGA tire également son épingle du jeu et ne devrait perdre aucun poste, l’armée de l’air sauve la base de Luxeuil et l’essentiel de ces effectifs… Bref, l’armée de terre va déguster. Et comme l’ont montré les derniers engagements (Afghanistan, Côte d’Ivoire ou Mali), c’est bien connu, c’est à la mer que se gagnent les batailles…

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