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FOB Interview : Lieutenant Dominique Marceau, Aviation légère de l’armée de Terre.

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Le 14 juillet dernier, dix hélicoptères dont cinq de l’Alat sont venus se poser sur l’esplanade des Invalides pour être présentés aux Franciliens. Une action de relations publiques spectaculaire et remarquablement efficace dont le lieutenant Marceau, pilote de Puma, a été la cheville ouvrière avec le titre de « directeur des vols ». Il nous en explique les dessous…

Quelles sont les origines de cette opération ?

Les armées présentent du matériel sur l’esplanade des Invalides depuis une dizaine d’année. Mais pour les hélicoptères, la véritable impulsion est venue en 2007, à l’occasion des célébrations des cent ans de l’hélicoptère. Le général Allard qui était à l’époque Comalat, souhaitait faire quelque chose de spectaculaire : nous avions donc amené deux Puma et deux Gazelle pour faire connaître l’Alat et ses hélicoptères. Je faisais fonction à l’époque d’officier 3D de la région Terre et l’organisation de cette opération m’était revenue.

Il s’agissait alors d’une opération 100% Alat ?

C’est nous qui l’organisions, mais l’armée de l’Air avait aussi répondu présent avec un hélicoptère Fennec. Et dès l’année suivante, la Marine et la Gendarmerie nous ont rejoint. La Sécurité Civile est arrivée en 2009.

La présence des hélicoptères a donné un sérieux coup de fouet à l’exposition des matériels sur l’esplanade…

Oui, le format de l’opération a largement évolué. On est passé en quelques années de dix à plus de 40 véhicules blindés. On voit aussi que beaucoup d’organismes extérieurs ou de régiments font acte de candidature pour poser un stand sur l’esplanade. Les places sont chères maintenant…

Dans un environnement aéronautique qui étouffe sous les réglementations, comment faites-vous pour poser dix hélicoptères au cœur de Paris ?

Nous sommes au centre de Paris mais nous bénéficions d’un axe de progression qui est naturellement protégé du public : c’est la Seine. En cas de problème, les équipages ont une consigne très simple : on se pose sur l’eau. L’autre point essentiel est que nous sommes régis par un arrêté qui nous permet de conduire des opérations dans Paris mais hors public. C’est ce que nous faisons en ne faisant aucune publicité à cette manœuvre : le public présent est composé de « spectateurs d’opportunité ».

Vous avez pourtant ajouté une démonstration en vol cette année…

Non, on ne peut pas parler de démonstration en vol ou de show aérien. Nous avons simplement mis en scène l’arrivée des hélicoptères au travers d’un scénario très simple.

Voir évoluer les appareils à proximité des lampadaires est très impressionnant. Avez-vous fait des répétitions ?

Je dirais en premier lieu que le vol de combat entre 0 et 50m/sol, c’est notre cœur de métier… Aux Invalides, notre circuit d’évolution était parfaitement délimité : nous ne devions pas dépasser les secteurs boisés à l’est et à l’ouest et les grilles de l’Hôtel des Invalides au sud. Pour se préparer, on a défini une zone similaire sur la base de Creil et on a étudié les trajectoires les plus adaptées. Le vent qui venait du nord nous a également un peu limité dans nos évolutions le 14 juillet. 

Toute cette opération a été faite en coopération étroite avec les chaines de télévision également…

J’avais travaillé en avance de phase avec France 2 et l’ECPAD pour retransmettre en direct des images en vol pendant le défilé. Dans le « box » forces spéciales, une Gazelle filmait le Tigre dans lequel avait pris place une journaliste de France 2 qui commentait en direct le défilé. Puis nous avons reproduit le même schéma pour l’opération sur les Invalides et nous avons longuement travaillé au sol avec les réalisateurs pour préparer les plans.

Avez-vous été satisfait du résultat en terme de communication ?

Pour l’opération sur les Invalides, nous avons bénéficié de plus de dix minutes de retransmission en directe sur France 2 et TF1. C’est un excellent bilan pour les hélicoptères de l’armée de Terre, pour le 21ème RIMa ainsi que pour les autres armées qui nous ont accompagnés !

C’est donc une opération à renouveler ?

Très certainement ! Je voudrais également souligner que tout cela ne peut fonctionner qu’avec l’aide efficace de nombreux partenaires : ministère de l’intérieur, préfecture de Police de Paris, mais aussi mairie du 7ème arrondissement, Propreté de Paris… C’est la bonne volonté de tous qui permet à ce type d’opération d’exister et de réussir.

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