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L’externalisation envisagée par la France pour former les militaires ukrainiens

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Les armées françaises projettent de se tourner vers un prestataire privé pour appuyer et compléter les formations dispensées aux militaires ukrainiens, révèle un appel d’offres émis aujourd’hui par le ministère des Armées.  

À la mi-juillet, près de 5200 militaires ukrainiens avaient été entrainés par des militaires français en France ou à l’étranger depuis le début du conflit avec la Russie, dont 1600 en Pologne dans le cadre de la mission d’assistance militaire de l’Union européenne (EUMAM). Et Paris s’est fixé l’objectif d’en former 7000 d’ici la fin de l’année. 

Depuis janvier, l’un des enjeux aura été de passer de 100 militaires formés par mois à plusieurs centaines, un volume qui « nécessite le recours à un nombre de formateurs et d’interprètes supérieur à ce que les armées françaises peuvent mettre à disposition », note un document. Faute de personnel suffisant, le ministère se tourne désormais vers une filière ne manquant pas d’acteurs sur le sol français pour compléter son offre à destination des forces armées ukrainiennes (FAU). 

Trois besoins urgents ont été identifiés, chacun exigeant une réponse dès l’entrée en vigueur du marché. D’une part, il s’agira de qualifier à la mise en oeuvre technique et tactique et à la maintenance des systèmes d’armes d’un arsenal ukrainien en constante évolution. Seul exemple évoqué, la formation à la maintenance de niveau 2 (NTI2) du blindé AMX 10RC, en service depuis plusieurs mois dans les FAU

D’autre part, certains cadres ukrainiens recevront une instruction individuelle ou collective au commandement des unités de mêlée à dominante infanterie ou blindée de niveau bataillon. D’une durée de trois à quatre semaines, ces formations viseront à assimiler l’organisation, le fonctionnement et les procédures d’un état-major tactique, mais aussi à renforcer l’ensemble des spécialités qui y travaillent tels que le renseignement, les feux dans la profondeur, la logistique, le NRBC ou le génie. Ces cours théoriques et pratiques seront dispensés par du personnel diplômé d’état-major. 

Et, troisièmement, les instructeurs français ont besoin d’interprètes « indispensables à la mise en oeuvre des formations ». À eux de traduire les supports de cours et autres échanges du français et de l’anglais vers l’ukrainien, mais aussi vers le russe, le polonais et le roumain. Les armées espèrent ainsi atteindre un ratio d’un interprète pour 10 « stagiaires » en moyenne. 

Si la mise en oeuvre et l’appui seront confiés à une entreprise, la conduite et le pilotage des ces actions resteront bien dans les mains de l’état-major des Armées ou de l’une des trois armées, souligne le document. 

Le ministère prévoit de conclure un accord-cadre pour une durée d’environ 15 mois, soit jusqu’au 31 décembre 2024 et la fin du mandat initial de l’EUMAM. Il pourra être reconduit deux fois pour une durée d’un an. Coût maximal de l’opération : 39 M€. Clôturé le 15 septembre, l’appel d’offres devrait rapidement déboucher sur une contractualisation afin de respecter l’objectif de lancement des prestations dans les premiers jours d’octobre. 

Crédits image : État-major des armées

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