LOADING

Recherche

Le top départ du débat parlementaire sur la LPM

Partager

Jean-Yves Le Drian s’est fait auditionner hier par la commission des affaires étrangères et des forces armées du Sénat, marquant le premier acte du débat parlementaire qui aboutira à un vote sur la LPM (présentée début août) prévu cet automne. Une séance qui s’est ouverte très en retard suite à une audition à huit clos sur la situation en Syrie.

Déclinaison du Livre Blanc, dans un cadre précis et annualisé, le ministre de la Défense a rappelé l’ambition du Président Hollande de soutenir l’effort de défense afin que la France puisse maintenir son rang stratégique et garantir la capacité d’intervention française, qu’il s’agisse simultanément des missions intérieures, de la dissuasion nucléaire ou des opérations extérieures (comme le Mali). Le Ministre a rappelé que le budget sera maintenu à son niveau actuel, c’est à dire à 30,4 milliards d’euros, pour ensuite augmenter à partir de 2016. Tout en rappelant que la Défense participe à l’effort de redressement des comptes publics, avec une diminution significative des effectifs. Outre les 10174 emplois qui restent à supprimer de la précédente réforme lancée sous l’ère Sarkozy, s’ajoute 3500 emplois. Un tiers de ces emplois sera supporté par les forces combattantes, tandis que côté encadrement, ce sont les officiers qui vont trinquer avec une perte de près de 6000 postes, soit 18% des effectifs. Chez les militaires, la pilule a du mal à passer, alors que les cadres civils (catégorie A) ne perdent que 2% de leurs effectifs. Une décision que Le Drian explique par « un souhait de rééquilibrage au profit du personnel civil dans les secteurs non opérationnels ». Une politique d’accompagnement (reconversion, mobilité, incitations…) est prévue avec un budget à hauteur de 933 millions d’euros.

Quant aux fermetures d’unités , le ministre souhaite « prendre son temps » pour le « dialogue et la concertation » et dévoilera les restructurations fin septembre/début octobre. D’ors et déjà, 150 millions sont prévus pour l’accompagnement des fermetures de sites à venir.

Le format des forces terrestres sera organisé en brigades, soit : deux brigades lourdes (équipées du char Leclerc…) ; deux brigades multirôles (VAB et VBMR) ; et deux brigades d’urgences

Pour le reste, Le Drian a détaillé les priorités de la LPM : Les opex (opérations extérieures) sont budgétées à hauteur de 450 millions par an (soit une baisse significatives de près de 200 millions), tandis qu’au delà, un budget ad hoc interministériel assurera un éventuel surcoût. Un effort sera fait pour la préparation opérationnelle des forces, alors que celle-ci pèse de plus en plus lourdement sur les comptes (de nombreux vieux matériels coûtent chers à entretenir). Pour les deux années à venir, le budget dédié à cette « prépa-ops » est maintenu à son niveau actuel, pour augmenter à partir de 2016, gagnant 4,3% en valeur .

Autre priorité, l’équipement et la recherche, (« l’industrie de défense est au cœur de la LPM ») avec un effort sur la R&D (plus de 730 millions d’euros par an) ; le renseignement (satellites Ceres, drones, dont les deux premiers Reaper qui rentreront en service cette année depuis Niamey…) ; la cyberdéfense et la judiciarisation des opérations : « Le droit pénal ne prend pas suffisamment en compte la réalité des conflits ; il est en décalage, voir franchement inadapté »

Nouveauté, un dispositif de suivi et d’actualisation sera mis en place, afin que le conseil de défense, présidé par le Président de la République, puisse suivre l’exécution de la LPM : un rapport annuel d’exécution sera établi. Et la grande nouveauté réside dans cette clause de sauvegarde qui sera  incluse dans la LPM afin de pouvoir mobiliser d’autres ressources (interministérielles) si nécessaire afin de financer les surcout d’opex.

Tags:
Article précédent
Article suivant

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *