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Le Caesar aux Etats-Unis : Nexter peut-il conclure ?…

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Le Caesar présenté au salon AUSA de Washington portait bien en évidence la mention magique : « combat proven ». Le canon français a fait ses preuves en Afghanistan, avec à ce jour plus de 1500 coups tirés. Mieux encore, il y a travaillé au profit des forces américaines qui n’ont pu que s’en féliciter. De là à imaginer un contrat avec les Etats-Unis et un futur autocollant « US approved »… Même si l’éclat de l ‘Eldorado américain devrait quelque peu se ternir dans les mois à venir, économies budgétaires obligent, on ne s’interdit pas, à Satory, de rêver à une possible percée. 

 

Comme Michel Blanc dans les Bronzés, le GIAT a déjà bien failli conclure avec l’US Marine Corps. C’était il y a dix ans et le Caesar était à l’époque tout beau tout neuf. La mésentente franco-américaine sur le dossier irakien avait fait capoter l’affaire. Dix ans plus tard, l’Afghanistan est passé par là, la France a commandé 77 pièces, des Caesar ont été exportés en Thaïlande et en Arabie Saoudite, GIAT est devenu Nexter et les frites sont redevenues françaises chez McDo USA… Le moment est donc bien choisit pour remettre l’ouvrage sur le métier juge-t-on chez Nexter, qui joue en premier lieu la carte de la technologie.

 

Caesar est tout sauf un canon de 155mm boulonné sur un chassis. En témoigne la copie chinoise plus lourde, impossible à transporter par C-130 et rencontrant semble-t-il quelques soucis d’étanchéité de la culasse. La technologie de la culasse à vis automatisée, avec assistance hydraulique, explique pour une bonne part les performances du Caesar et sa capacité à vivre avec un équipage limité à cinq personnes. Le pointage automatique et la limitation de la masse de l’engin à 18 tonnes grâce à quelques brillantes astuces techniques sont les autres pistes pour expliquer la réussite du concept, la fiabilité de l’engin, sa précision et sa facilité de mise en œuvre. Autant d’idées présentées aux galonnés nord-américains venus regarder de près le Caesar amené (à grand frais) à AUSA.

 

Mais les performances ne font pas tout. En présentant le Caesar à Washington, Nexter sait bien que la persuasion ne se jouera pas uniquement sur le terrain technique. Plus qu’un canon, Nexter va devoir vendre un concept nouveau à une US Army habituée au pilonnage et à la saturation de zone avec son artillerie lourde.  L’idée d’une artillerie ultra précise, utilisable pour régler des situations délicates à grande distance, n’est pas encore entrée dans les mœurs Outre Atlantique où l’on préfère utiliser l’hélicoptère et le missile. « Nos obus vont plus vite que les hélicoptères » faisait-on remarquer sur le stand Nexter… « Nous sommes venus pour attirer l’attention des Américains. Notre objectif est de les intéresser suffisamment pour qu’ils se décident à lancer un FCT (Foreign Comparative Testing) ». La procédure FCT permet à l’US Army d’identifier les matériels les plus prometteurs auprès de fournisseurs étrangers pour ensuite en acquérir un nombre limité. Il y aurait là une opportunité pour le Caesar de mettre un pied dans la porte du Pentagone, avec toutefois comme risque inhérent de se faire piquer une bonne idée…

 

Reste que le Caesar pourrait aussi être perçu comme une planche de salut pour l’artillerie américaine qui a du mal à trouver sa place dans le contexte stratégique du moment. Une artillerie plus mobile, plus précise et à moindre coût, il y aurait là une équation gagnante que les artilleurs américains pourraient être tentés d’exploiter …

 

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