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La seconde vie du Triangle de Weimar

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À l’heure où les pays européens cherchent encore une réponse adéquate au séisme du Brexit, la France, l’Allemagne et la Pologne proposent de raviver le Triangle de Weimar, une structure de dialogue née il y a 25 ans, pour soutenir une Europe malmenée. « Considérant les défis sans précédent auxquels l’Europe fait face, nous estimons nécessaire d’intensifier la coopération et de lui donner une nouvelle impulsion, » déclaraient conjointement les trois ministres des affaires étrangères en marge d’un sommet tenu le 28 août à Weimar en Allemagne.
 

Les "Weimar" Jean-Marc Ayrault (France), Frank-Walter Steinmeier (Allemagne) et Witold Waszczykowski (Pologne) lors de leur réunion du 28 août dernier

Les « Weimar » lors de la réunion du 28 août dernier. De gauche à droite : Jean-Marc Ayrault (France), Frank-Walter Steinmeier (Allemagne) et Witold Waszczykowski (Pologne)


 
Instauré en 1991 à l’initiative du ministre des Affaires étrangères allemand Hans-Dietrich Genscher, le Triangle de Weimar est un forum d’échange informel qui, à l’origine, devait permettre de réconcilier l’Allemagne et la Pologne et de soutenir celle-ci dans son adhésion à l’OTAN et à l’Union Européenne. Ces deux objectifs ayant été atteints en 2004, le Triangle de Weimar s’est depuis fait plus discret même si les trois pays se rencontrent fréquemment aux niveaux étatique, ministériel et parlementaire.
 
Le Triangle de Weimar semble aujourd’hui se donner un nouveau cheval de bataille, à savoir « une Europe plus forte et sûre, dotée d’une politique de sécurité et de défense commune approfondie et plus efficace ». Les trois partenaires préconisent avant tout d’intégrer davantage les structures sécuritaires européennes en instaurant « une réunion annuelle du Conseil européen sous forme de « Conseil de sécurité européen » qui traitera des questions stratégiques de sécurité intérieure et extérieure » et « une capacité européenne civile et militaire de planification et de conduite d’opérations » pour soutenir les six opérations militaires européennes en cours sur trois continents. Le tout complété par « le développement d’une industrie de la défense forte et compétitive en Europe, » précisent les trois ministres.
 
Si le Brexit n’est en rien comparable à la disparition de l’URSS, nombreux sont les défis auxquels seront confrontés les pays européens dans les années à venir. Pour y faire face efficacement, Paris, Berlin et Varsovie proposent en outre « d’envisager à l’avenir des rencontres en format élargi, dans le cadre de la présidence polonaise, avec les ministres des Affaires étrangères du groupe de Visegrad et d’autres États ». Un groupe de Visegrad dont les quatre membres (République Tchèque, Hongrie, Pologne, Slovaquie) ont, le 26 août dernier à Varsovie, exhorté l’Allemagne à entamer les discussions pour la création d’une armée européenne…
 
Le ton est donné, mais il faudra attendre le prochain sommet, en novembre en France, pour confirmer le « retour » du Triangle de Weimar et espérer la concrétisation de ses intentions.

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