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Harmattan : les yeux et les oreilles au service de l’Alat

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FOB termine le tour d’horizon entamé le 28 novembre dernier avec ce post sur les moyens de renseignement utilisés par l’Alat pour la préparation et la conduite de ses raids en territoire libyen.

 

A bord du BPC, le PCMO (Poste de Commandement et de Mise en Œuvre) préparant les missions reçoit des informations en provenance d’un grand nombre de canaux. Les photos prises par avion (et notamment le système Reco NG 100% numérique utilisé par les Rafale français) et par les vues satellites sont exploitées en particulier pour étudier le terrain et préparer les « cas non conformes ». On peut imaginer sans peine que pour chaque raid, des zones de poser d’urgence ou de recueil pour les équipages sont prévues en territoire ennemi.

 

Le navire sur lequel est embarqué le Groupe Aéromobile (GAM) est par ailleurs équipé d’un boitier Rover lui permettant de recevoir avec un léger différé les images fournies par les nacelles de désignation d’objectif. Arrivent donc dans le PCMO des images fournies par les avions de combat, mais aussi par les drones de reconnaissance opérant dans le cadre du « tasking » de l’Otan. Et notamment, à partir du 24 août, celles fournies par le drone Harfang de l’armée de l’Air basé à Sigonella (Sicile). Le (long) transit maritime depuis la Sicile jusqu’à la Libye (comptez cinq bonnes heures à la vitesse moyenne de 115/120 km/h…) était mis à profit par les équipes du PCMO et du drone pour dialoguer sur le réseau de messagerie sécurisée de l’Otan. Bien que le drone fut « taské » dans un cadre Otan,  la dimension franco-française des échanges prenait parfois le dessus de façon informelle pour permettre au drone de laisser trainer son regard vers des zones intéressant directement le GAM. Un chef de bord de Tigre explique avoir pu découvrir un peu par hasard, alors qu’il était présent dans le PCMO, les images (en plein jour) transmises en quasi temps réel des cheminements qui allaient être les siens le soir même. Il s’agissait là d’une exception, les images étant en temps normal reçues, digérées et enrichies par les officiers renseignement avant d’être présentées aux équipages.

 

Tout au long de son déploiement, le GAM a pu également compter sur la présence quasi systématique d’un Atlantique (alias Atl2) de la Marine nationale. Cet appareil optimisé pour la patrouille en mer réalisait en plein jour une reconnaissance de zone à distance de sécurité, en préalable à chaque raid.  Lui aussi pouvait transmettre très rapidement les images d’objectifs (recueillies par sa tourelle FLIR ou par les optiques puissantes utilisées par son équipage) vers le PCMO du( BPC. Les forces pro-Kadhafi ayant rapidement apprit à se méfier de la présence de l’avion en altitude, les Atl 2 travaillèrent la plupart du temps à bonne distance des zones visées. Mais dès lors que les raids étaient lancés et que la discrétion n’était plus de mise, l’avion venait se placer directement à la verticale de la zone d’opération, en moyenne altitude pour échapper aux tirs venus du sol et ne pas interférer avec l’action des hélicoptères. Installés aux premières loges, les marins pouvaient guider précisément les hélicoptères vers les cibles qu’ils trouvaient. Ils jouaient de facto le role d’un « airborne FAC » (contrôleur aérien avancé). Les conversations entre les hélicoptères et l’Atlantique étaient également relayées vers le PCMO qui pouvait suivre en direct le combat. L’action de l’Atl 2 a été jugée très efficace par l’Alat , l’avion de patrouille maritime sachant débusquer les cibles et guider les hélicoptères vers elles. A la fin de chaque raid, l’Atl2 procédait à une première estimation des dommages infligés à l’ennemi et transmettait le cas échéant les cibles restantes aux avions de de combat.

 

A noter enfin que les Lynx de la flottille 34F dont les détachements étaient embarqués sur les frégates de la Marine ont eux aussi participé aux missions de renseignement « pre strike », de jour comme de nuit, grâce à leur tourelle Flir.

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