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Garde nationale: gagner la bataille de la fidélisation

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« La garde nationale est aujourd’hui sur trajectoire », rassurait son secrétaire général, le général Gaëtan Poncelin de Raucourt, le 6 décembre devant la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Avec 70 000 réservistes aujourd’hui et 15 000 de plus pour 2018, la bataille des effectifs est sur le point d’être gagnée. Reste à remporter celle de la fidélisation.
 

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(Crédit photo: Gouvernement.fr)


 
Créée en octobre 2016, la garde nationale emploie chaque jour 7 300 personnes, dont 70% « n’ont pas de passé militaire d’active » et 37% sont des jeunes de moins de 30 ans, détaille Poncelin de Raucourt. D’ici fin 2018, elle sera composée de 85 000 membres, dont 9250 déployés quotidiennement. Un plafond qui devrait être atteint sans mal, tant la garde nationale est victime de son succès, « car nous avons davantage de candidats que de postes », se félicite Poncelin de Raucourt. Encore faut-il durabiliser ces effectifs car, jusqu’en 2015, les départs surpassaient encore les engagements. Afin d’accroître l’activité et inverser cette tendance, le secrétariat général de la Garde nationale (SGGN), jusqu’à présent soutenu par les lois de finances successives, multiplie aujourd’hui les mesures d’incitation.
 
« Dans un contexte où nous sommes appelés à amplifier la dynamique et à consolider les premiers résultats obtenus », la priorité reste la sanctuarisation des budgets, évalués 199,5M€ dans le PLF 2018 (contre 113,5M€ en 2017). Les 177M€ alloués au volet salarial, un budget plus que doublé depuis 2014, permettront notamment de renforcer les mesures indemnitaires et de rehausser la moyenne annuelle de jours d’activité par réserviste de 35 à 36,5 jours. Une dynamique budgétaire que Poncelin de Raucourt espère reproduire en faveur des équipements, afin que ceux-ci soient alignés sur les standards du personnel d’active. Un effort « inédit pour la réserve » de 169M€ est prévu à ce titre pour toute la durée de la loi de programmation militaire… mais qui dépendra sans doute du résultat du bras de fer opposant actuellement Brienne et Bercy.
 
Hormis l’aspect financier, le SGGN travaille au renforcement des relations entre les réservistes et les entreprises, trop peu enclines à tolérer les absences de leurs employés malgré les avantages fiscaux qui leur sont accordés. Dés lors, près de 70% des réservistes ne déclareraient pas leur engagement auprès d’un employeur qui, en conséquence, ne profitera pas de l’octroi d’une réduction d’impôt. « Il est très difficile de déterminer précisément la proportion de réservistes ‘clandestins’ » mais « nous savons que ce chiffre est élevé », confirme pour sa part Poncelin de Raucourt.
 
D’après ce dernier, la solution résiderait par exemple dans la multiplication des conventions de partenariat avec les entreprises, notamment soutenues par les correspondants réserve entreprises défense (CRED). Véritables VRP consacrés au démarchage des entreprises, ces CRED, aujourd’hui au nombre de 75, seront une centaine en France à la fin de l’année 2018. Outre une présence sur les réseaux sociaux, le SGGN travaille au développement de l’application « e-partenariat » qui, d’ici 2019, permettra aux entreprises intéressées de disposer des informations nécessaires et d’élaborer un début de convention de soutien à la politique de réserve.
 
Malgré tous les efforts consentis, certaines zones géographiques demeurent de véritables déserts militaires. Selon le rapport d’évaluation de la réserve militaire de 2016, « vingt-quatre départements comptent moins de cinquante réservistes des armées », rappelle le député LREM Jean-Philippe Ardouin. Si le problème ne peut s’appliquer aux gendarmes, présents sur tout le territoire français, il est vrai néanmoins que « s’agissant des armées, l’absence de bases ou de régiments dans certaines zones soulève des difficultés, car on observe que le réserviste a tendance à servir dans un rayon de 50 kilomètres autour de son domicile », confirme Poncelin de Raucourt.

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