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Gamer, la réponse de Saab au besoin d’interopérabilité des armées

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Modularité et déployabilité

L’interopérabilité est encore renforcée par la modularité et la déployabilité de la solution. Celle-ci est pensée dès l’origine pour coller au plus près du besoin de l’utilisateur. « Chaque pays décide quels types et combien de capacités il souhaite implémenter et dans quel espace. S’agit-il d’équiper l’infanterie ou de combiner celle-ci avec des unités de cavalerie, de soutien, d’hélicoptères, voire avec des outils de simulation utilisés par les pilotes de chasse ? », énumère Hans Lindgren.

Saab échelonne son offre autour de quatre variantes principales : les ManPack 120, ManPack 300, CTC mobile et CTC déployable ou fixe. Tout dépend, in fine, du nombre de systèmes et de « joueurs » que l’utilisateur souhaite connecter en simultané et de la surface de « jeu ». De 120 joueurs dans un rayon de 6 km pour le système le plus compact à jusqu’à 10 000 joueurs dans un espace « sur mesure » pour l’échelon supérieur. Chaque variante est en mesure de jouer les six fonctions majeures mises à disposition du commandant d’unité : véhicules, armements collectifs, génie, senseurs, soldats en terrain ouvert ou clos. Chacune est également considérée comme un « tout » comprenant les dispositifs de simulation installés sur les soldats, leur armement et leurs véhicules ; un système de communication pour collecter les données ou dispenser le scénario d’exercice ; et un outil de contrôle et d’évaluation (WinExcon) de l’exercice.

À l’utilisateur ensuite d’ajouter les équipements et véhicules qu’il souhaite mettre en œuvre, de soldats à une combinaison d’APC, de chars, de véhicules légers et de moyens répliquant des menaces comme les mines. « Nous sommes agnostiques en terme de technologie. Nous utilisons une combinaison de lasers et de radios en lien avec un GPS pour la localisation. La radio est aussi utilisée pour collecter des données pour l’analyse après action ». Last but not least, chaque variante est mobile ou semi-mobile. Saab a tout particulièrement travaillé sur la compacité pour autoriser les militaires à partir en mission ou en entraînement à l’étranger avec un outil d’entraînement qu’il pourra « plugger » avec celui d’un autre membre de l’IUC.

Crédits : Saab

Chaque armée ou arme construit « son » Gamer. La Finlande, par exemple, qui dispose d’une dizaine de ManPack 300 et d’un centre d’entraînement national. La Pologne utilise elle un centre fixe et quatre centres semi-fixes. « Chaque pays développe sa propre philosophie et active les éléments nécessaires selon la situation ». Ainsi,  « beaucoup de nos clients, lorsqu’ils étaient en opération en Afghanistan ou en Irak, ont recouru à la capacité d’entraînement contre les IED ». D’autres préfèreront développer des scénarios centrés sur le soutien au combat impliquant des unités NRBC ou médicales. « Nous avons des applications intégrées sur smartphone pour qu’un médecin puisse réaliser un premier diagnostic sur le champ de bataille et fournir un traitement », relève Hans Lindgren.

D’autres capacités peuvent être progressivement ajoutées, à l’instar du tir au-delà de la vue directe fourni, entre autres, par le missile antichar MMP de MBDA. Saab a ainsi développé « une nouvelle technologie de capteur pour réaliser une simulation de joueur basée sur un couplage GPS et radio. Nous l’avons conçue pour une intégration sur plusieurs systèmes d’armes comme le missile antichar français MMP ».

Et côté France ?

Entre les CENTAC, CENZUB, CAPCIA et autres CETIA, les armées françaises disposent bel et bien d’infrastructures de premier plan pour s’entraîner de manière réaliste. Des dispositifs parfois uniques en Europe, parfois modernisés et renforcés dans l’ensemble pour répondre à l’évolution des menaces. En terme d’adaptation à la haute intensité, « il y a clairement un tournant, une accélération de la part de l’armée de Terre », souligne Camille Pertusot.

Les capacités françaises d’entraînement « live » ont aussi leurs limites : les systèmes utilisés sont fixes et limitent l’interopérabilité. De fait, s’entraîner en interarmes et en interalliés est difficilement jouable en régiment et nécessite donc de se rendre sur un camp désigné. Ensuite, les systèmes français diffèrent de ceux utilisés par la plupart des armées alliées et ne peuvent donc s’y interfacer.

L’empreinte de Saab dans ce secteur en France se limite pour l’instant au simulateur de tir du lance-roquette AT4CS, pour lequel la France a notifié un contrat de soutien. Un choix « qui place aujourd’hui la France en dehors de cette communauté d’utilisateurs constituée autour de Gamer ». Elle ne profite dès lors pas de l’interopérabilité offerte, à l’heure où la haute intensité se prépare et se conduit surtout en coalition.

L’armée de Terre travaille ainsi sur base de systèmes différents de ceux adoptés par la Composante Terre belge. Or, l’entraînement conjoint est un volet important du partenariat stratégique CaMo.

Petit investissement, gros avantages

L’évolution du contexte sécuritaire et le retour de l’hypothèse d’engagement majeur nécessitent de densifier la préparation opérationnelle. En rendant celle-ci « mobile », Gamer autorise les unités à s’entraîner sur leur base, augmentant les heures d’entraînement tout en diminuant les déplacements et l’empreinte logistique.

Ces caractéristiques offrent également au militaire la possibilité de partir en opération extérieure avec son Gamer, de se connecter au système déployé par une nation alliée, ou encore d’aller tester des tactiques développées à partir d’un système fixe sur des terrains absents en métropole, comme le désert ou la forêt tropicale.

Gamer facilite les changements de terrains et d’environnements et garantit par là un facteur « surprise » essentiel pour le militaire habitué à repasser régulièrement au CENZUB ou au CENTAC. Le système belge, par exemple, peut autant être utilisé sur le camp de Bourg-Léopold que sur n’importe quel terrain à l’étranger. Au-delà, il permet aussi d’étoffer la rédaction des manuels en évitant de se baser sur une expérience limitée à quelques types d’environnements.

« Gamer est différenciant pour deux raisons car il permet de s’entraîner avec les autres, d’apprendre des autres et de s’entraîner dans l’environnement le plus proche de la réalité recherchée », conclut Saab.

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