LOADING

Recherche

FOB interview : Gérard Herby (2ème partie)

Partager

Gérard Herby est Directeur du domaine soutien et service client de Thales Communication & Security

 

Quelle est l’approche de Thales en matière de soutien à l’armée de Terre ?

 

Nous participons au soutien, à la réparation et à la rénovation des parcs de matériel. Nous réalisons par exemple le soutien technique des radios, HF , VHF (dont le célèbre PR4G), ainsi que les équipements optroniques : Jumelles de Vision Nocturne, caméras infrarouges… Nous soutenons également les brouilleurs, en particulier ceux déployés en Afghanistan. Nous nous appuyons pour cela sur la chaine logistique complète mise en place pour notre contrat OTAN, avec des affrètements d’avions depuis Châteauroux et une zone de stockage à Kaboul.

Votre soutien des opérations en Afghanistan ne concerne-t-il que des matériels de l’armée de Terre française ?

 

Non. Nous avons construit, nous mettons en œuvre et nous soutenons également des réseaux de communication au service de l’OTAN dans le pays. Une des raisons majeures de cette externalisation des grands réseaux vient d’une évolution rapide des technologies que les armées n’ont parfois plus les moyens de suivre, mais aussi d’une volonté de contractualiser des contrats de service, bien plus souples que des contrats classiques d’acquisition. Encore une fois, ce type de services n’est pas dans le cœur de métier des armées et celles-ci choisissent en bonne logique de déléguer. Le contrat avec l’OTAN, qui avait fait l’objet d’un appel d’offre extrêmement strict, date de 2006 et il est renouvelé chaque année.

Voit-on aujourd’hui de nouvelles formes de soutien se développer ?

 

Un des développements à venir porte sur l’optimisation des « back office », c’est à dire tout ce qui concerne l’entrainement des forces armées, la formation au déploiement et à l’utilisation des systèmes que l’on vend, l’assistance aux opérations ou encore l’externalisation de la  gestion des flux logistiques. A titre d’exemple, deux consultations ont été lancées en France sur ce thème : l’approvisionnement de l’habillement et l’externalisation des flux logistiques portant sur les pneus, piles et batteries. Cela reste cependant relativement exceptionnel pour la France, ce type de marché  s’ouvrant  essentiellement à l’étranger.

Et pour la formation ?

 

La démarche d’externalisation en la matière est difficile à structurer . Dans le domaine des simulateurs et de l’entrainement des forces terrestres par exemple, l’armée de Terre, à l’exception de l’Alat, reste majoritairement dans une logique patrimoniale : elle préfère réaliser  les prestations avec ses ressources propres… Dans ce domaine, le développement de Thales sur les missions de formation et d’entrainement se fait plus facilement à l’export. C’est un classique des contrats au Moyen-Orient qui englobent des formations ainsi que des prestations récurrentes d’assistance technique, parfois sur des durées très longues. En France, les instructeurs sont formés au début de l’exploitation d’un équipement ou d’un système et ils prennent eux-mêmes en main la suite des opérations.

Les forces armées européennes sont prises en tenaille entre la baisse des budgets et des coûts de MCO croissants, le tout sur fond d’Opex de plus en plus coûteuses. Les industriels peuvent-ils proposer des portes de sortie ?

 

Une voie à explorer est la globalisation des contrats de soutien : plutôt que de payer du soutien de façon fragmentée en multipliant les contrats parallèles sur tel ou tel matériel, il faut favoriser un volume global et flexible de soutien qui sera ensuite réparti suivant les opérations et les priorités du moment. Un exemple parlant de cette approche est le soutien des matériels tactiques pour lesquels on trouve une quantité importante de micro parcs, tous soutenus de manière indépendante et avec la même énergie quelle que soit leur utilisation. Nous sommes en train d’examiner avec la SIMMT et la DGA les possibilités et les modalités de mise en œuvre d’un tel soutien modulaire globalisé pour un tel cas d’école.

 

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *