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FOB Interview : colonel Bruno Bert, chef de corps du 92ème Régiment d’infanterie. (2ème partie)

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La fiabilité des matériels ne doit elle pas aussi beaucoup au soutien technique et logistique dont vous avez pu bénéficier ?

Absolument… la constitution d’un train de combat adapté nous a permis de tenir dans la durée et de mener des opérations longues au départ de Gao. La dernière a par exemple duré dix jours pour 600 kilomètres parcourus. A chacune de nos opérations, nous pouvions dimensionner précisément nos besoins logistiques. Ce soutien régimentaire, qui fait partie de la manœuvre d’ensemble et représente un vrai défi à lui tout seul, a toujours été particulièrement efficace.

Vous avez évoqué précédemment la mobilité du VBCI. Quel a été son impact au combat ?

Nous avons utilisé toutes ses capacités, nous avons beaucoup tiré à la 7,62mm et au canon de 25mm. Certains véhicules ont reçu des impacts, essentiellement des tirs d’armes d’infanterie. Mais aucun véhicule n’a été endommagé. Dans le feu de l’action, nous avons également enregistré des tirs de RPG7 contre nous, mais nous n’avons pas eu à subir d’explosions directes sur les véhicules.

Les accrochages ont été nombreux ?

Les tirs ont été assez fréquents en effet, que ce soit au niveau de Gao ou tout autour, dans les oueds… Mises à part quelques zones désertiques où nos moyens optroniques nous permettaient de voir loin, la plupart des engagements se sont faits à très courtes distances, parfois guère plus de dix mètres, dans des sous-bois ou en ville, dans des zones cloisonnées. L’infanterie débarquée a fait face à de nombreux engagements. L’entrainement et notre savoir-faire d’infanterie mécanisée ont joué à plein…

Quel jugement portez-vous sur l’entrainement et l’expérience acquis par le régiment en préalable à Serval ?

Le régiment était d’Afghanistan en novembre 2012, deux mois avant le déclenchement de Serval. Il était donc parfaitement aguerri. Pour Serval, nous nous sommes fortement appuyés sur l’expérience afghane mais pas seulement : l’entrainement « générique », et notamment au Cenzub, a également prouvé toute sa valeur. Les hommes ont appliqué précisément ce qu’ils avaient appris en entrainement, les réflexes ont parfaitement joué.

Que retenez-vous de la prestation de vos hommes sur le terrain ?

Mes Gaulois se sont remarquablement comportés au feu, dans des conditions difficiles. Nous avons mesuré des températures de 63°C. Les hommes se sont révélés très rustiques et adaptables. On doute parfois de la jeune génération, accro à internet et au confort de la vie moderne… Eh bien j’ai été épaté par leur comportement au combat, dans la durée, avec des conditions de vie très dures, très exigeantes. Les soldats du 92ème RI étaient au rendez-vous et j’en suis très fier.

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