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FOB Interview : Alain Mercier, Nexter Munitions. 2ème partie.

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Avec seulement 400 personnes et des chiffres de production annuels qui ne dépassent pas le million, Nexter Munitions reste une PME à l’échelle mondiale. Comment pouvez vous faire face aux poids-lourds du secteur ?

Il est vrai que nous ne faisons pas de très grandes séries . Nous devons donc nous différencier en offrant un niveau de qualité et de technologie supérieur. Nous avons par exemple développé une munition de 20mm spécifique pour le canon M620 qui est une arme très légère : cette munition permet de réduire les efforts sur l’arme tout en offrant plus de sécurité. Nos obus perforants sont également réputés pour leur puissance…

Retrouve-t-on le même niveau de technicité pour les douilles ?

Oui, et c’est pourquoi nous assurons la fabrication en interne des douilles en acier. Celles en laiton, dans le calibre 20×102, ne nous intéressent pas car elles sont très basiques et à la portée de tous. Mais les douilles acier de 25 ou 30mm pour les armes à emprunt de gaz et cadence de tir élevée sont beaucoup plus complexes à fabriquer. Notre « douillerie » fonctionne aujourd’hui à la cadence de 500.000 exemplaires par an et nous allons passer à 1 million grâce à une automatisation de la plupart de nos moyens de  production.

Quelles sont les principales étapes de leur fabrication ?

Les douilles subissent de nombreux traitement pour leur donner leur forme et leur résistance : traitement de surface du métal, traitement thermique, déformation à froid pour réaliser le rétreint… A cela s’ajoutent les contrôles systématiques de toutes les douilles pour obtenir 100% de conformité et zéro défaut. Le contrôle de l’assemblage et de la masse de l’obus est automatique en fin de chaine.

Il y a six ans, vous avez rapatrié à La Chapelle la ligne de production de Manurhin en moyen calibre. Comment avez vous intégré cet outil dans votre production ?   

C’était un défi, mais le centre de la chapelle possédait tous les atouts pour le remporter, à savoir des moyens d’essais sur le site et des opérateurs de hauts niveaux de compétences dans le domaine de la pyrotechnie. Dans un premier temps nous avons déménagé la ligne de fabrication depuis Cusset (Allier) jusqu’ici sans modifier les  process. C’est un outil complexe et nous voulions nous donner le temps de bien le maîtriser. De plus, pour répondre aux nouvelles normes de sécurité il nous a fallu rajouter des cloisonnages entre les différents moyens de production et par conséquence augmenter le nombre d’opérateur. Maintenant que nous en contrôlons bien toutes les étapes, nous nous attelons  à son automatisation.

Comment se font les contrôles qualité des munitions produites ?

Nous réalisons de multiples prélèvements. En début de lot, nous fabriquons douze cartouches que nous allons  tirer pour en vérifier les performances. Si les résultats sont bons, nous lançons la série. En fin de ligne,  nous recommençons le processus en effectuant plusieurs prélèvements, à intervalles réguliers. Quand nous sommes satisfaits des résultats, nous « emmaillonnons » les obus (les maillons sont achetés à un fournisseur), nous les emballons et nous les plaçons dans leurs caissons de transport, toujours sous le contrôle d’un opérateur qui vérifie leur état extérieur. L’étanchéité des caissons est testée puis ils sont plombés et palettisés. Mais ce n’est pas la fin du processus : avant l’expédition, le client prélève des caissons pour un contrôle visuel et pour tirer une fois encore des cartouches. Les documents officiels de contrôle et de traçabilité sont également vérifiés. La DGA, qui est notre principal client, possède d’ailleurs une antenne dans l’usine.

Au bout du compte, combien de cartouches sont-elles tirées pour vérification ?

De 500 à 600 par lot, et quelle que soit la taille du lot, ce qui n’est pas anodin ! D’où l’importance d’avoir des lots importants pour réduire la part relative de munitions consommées…

Les lots les plus importants sont avant tout destinés au client français ?

Oui, nous bénéficions d’un contrat pluriannuel avec l’état français pour les munitions de moyen calibre. La France cadence ses achats, ce qui nous permet de cadencer nos productions… Et avec les lots importants destinés à la France, nous accolons dans la mesure du possible les lots moins importants destinés à l’export pour bénéficier de l’effet de série.

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