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Eurosatory 2022 : le nouveau lance-grenade FLY-K Mk2 de Cathyor pourrait profiter du drone NX70 de Novadem pour des tirs hors vue directe

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Sur le pavillon suisse, Cathyor Engineering a dévoilé son FLY-K Mk2, évolution en profondeur du vénérable lance-grenades individuel (LGI) Modèle F1 largement utilisé par l’armée de Terre. Au programme : système allégé, portée et précision améliorées, nouvelles munitions et… possibilité d’utiliser un drone NX70 pour du tir hors de la vue directe.

Un LGI de nouvelle génération

Bien connu des « Terriens » français depuis les années 1990, le LGI / FLY-K a connu une histoire industrielle mouvementée. Assemblé à l’origine par le Français Titanite S.A, sa fabrication avait été reprise par Alsetex, puis par l’Allemand Rheinmetall. Désormais, cette arme de soutien rapproché est commercialisée par le Suisse Cathyor, même si la grande majorité du système est produit en France, en Savoie tout particulièrement.

Si le concept du FLY-K Mk2 avait été présenté à Eurosatory 2018, Cathyor est cette fois-ci venu avec un modèle fonctionnel de son nouveau lance-grenade, sorti d’usine il y a à peine trois semaines. Plus léger, avec 4,2 kg sur la balance, le Mk2 intègre désormais un IDP (Indicateur de Portée Digital) doté d’une boussole numérique (DMC-PICO de Safran Vectronix). Ce dernier affiche avec une grande précision, et en temps réel, la direction et la distance du tir.

Comparaison entre un FLY-K Mk1 (LGI) de première génération, et le nouveau FLY-K Mk2 avec un mock-up imprimé en 3D de son IDP. Ce nouvel indicateur offrira des mesures plus précises et une meilleure lisibilité, pour une précision de feu accrue.

Par rapport aux systèmes analogiques précédents, l’IDP permet d’accroître considérablement la précision des tirs. Surtout, cet équipement permet désormais de pouvoir tirer à partir de données obtenues par d’autres vecteurs, et donc d’effectuer des tirs de précision même si la cible est cachée derrière un bâtiment ou une crête, hors de la vue directe.

Le concept présenté par Cathyor Engineering repose sur l’utilisation d’un drone NX70 de Novadem, qui a déjà démontré sa capacité à diriger des tirs de missiles Akeron-MP, ou de mortiers de 81mm. Ici associé au FLY-Mk2, le NX70 ne vient pas extraire les coordonnées de la cible. Il va plutôt mesurer l’angle et la distance de la cible par rapport au lance-grenade, données qui seront transmises à un opérateur au sol et, in fine, à l’opérateur du FLY-K Mk2. A terme, Cathyor et Novadem n’excluent pas la possibilité de pouvoir envoyer directement les données à l’IDP, même si cela n’est pas encore d’actualité.

Description du mode de fonctionnement du FLY-K Mk2 couplé à un drone. D’après Novadem, deux modes de fonctionnement sont à l’étude: l’opérateur drone peut être situé au même endroit que l’utilisateur du LGI ; ou bien être déporté, les données obtenues par le drone étant envoyées sur la tablette de l’opérateur de charge utile qui, lui, reste à proximité des opérateurs de LGI.

De plus, la capacité de tir hors de la vue direct va venir renforcer la furtivité déjà excellente de ce lance-grenade. En effet, comme le LGI de première génération, le FLY-K Mk2 ne fait pas de bruit perceptible par l’ennemi, n’émet aucune fumée ni rayonnement, et échappe bien souvent aux radars de contre-batterie, dont les filtres sont calés pour détecter des obus bien plus véloces. Cette discrétion explique son succès lors des opérations nocturnes, ou auprès des forces spéciales.

Taillé sur mesure pour les forces françaises… entre autres

Pour le moment, aucune commande ne semble avoir été passée par les forces françaises pour une nouvelle génération de LGI, même si le FLY-K Mk2 semble bien optimisé pour un usage au sein de l’armée de Terre. En effet, cette dernière connaît bien les avantages du LGI. Le choix d’un partenariat avec Novadem autour du NX70, déjà sélectionné par l’armée de Terre pour diriger le tir de certaines armes d’appui, ne semble pas anodin non plus.

Développée par Saab en Suisse, la nouvelle munition peut exploser en air-burst ou à l’impact. Elle dispose d’une charge optimisée, et des billes d’acier remplace les fragments en offrant des effets plus homogènes.

De plus, si l’IDP et les nouvelles munitions du FLY-K Mk2 permettent d’atteindre 900m de portée, contre 650m précédemment, le nouveau lance-grenades reste capable de mettre en œuvre toutes les munitions du LGI Mle F1 déjà en service dans l’armée de Terre. Enfin, la nouvelle munition HE-IE MAPAM, produite par Saab Bofors Dynamics Switzerland, a été équipée d’une fusée bi-mode (air-burst ou impact) de chez Junghans T2M, un modèle déjà en service sur les obus de mortiers de l’armée de Terre. A priori, ce choix résulterait de demandes faites par les opérationnels de l’armée de Terre, suite à leurs retours d’expérience.

Pour Cathyor Engineering, toutefois, l’horizon commercial du FLY-K Mk2 pourrait ne pas se limiter aux forces françaises, loin de là. Avec sa capacité à lancer des grappins équipés de cordes et échelles, ce lance-grenades pourrait fortement intéresser les forces armées suisses, mais aussi certaines forces de sécurité. Au-delà, des marques d’intérêt sont venues d’autres pays d’Europe, de Scandinavie, et même des USA, qui pourraient être intéressés par la discrétion et la polyvalence de ce système.

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