Lutz Bertling pouvait afficher un sourire radieux hier durant la conférence des vœux à la presse d’Eurocopter. Oubliée la présentation noire de l’année dernière avec des commandes en berne, le président de l’hélicoptériste européen s’est réjoui d’un chiffre d’affaires record de 5,4 milliards d’euros, soit une hausse de 12% comparé au bilan de l’année dernière. Un résultat « meilleur que celui auquel on s’attendait » !
En 2011, Eurocopter aura livré 503 machines et enregistré des prises de commandes pour 457 hélicoptères, soit une centaine de plus qu’en 2010. La production d’hélicoptères représente 51% de son chiffre d’affaires tandis que 38% est réalisé par les activités de soutien. Un domaine en forte hausse sur lequel la division d’EADS investit et qui a l’avantage d’« être résilient en situation de crise ». Eurocopter a racheté dans cet objectif en 2011 la société canadienne Vector Aerospace, spécialisée dans les activités de maintenance.
C’est l’export qui tient le haut du pavé, représentant 72% du CA, en augmentation comparé à 2010. Et c’est l’Asie qui tire le groupe à l’international (Chine, Malaisie…), mais aussi l’Inde ou les Etats-Unis, avec le programme Lakota UH-72A. A noter que la plus forte progression est enregistrée sur le marché civil. Crise oblige, les commandes militaires ne représentent plus que 32% des prises de commandes. Les ventes d’appareils kaki concernent essentiellement la famille Super Puma/Cougar (photo), avec 35 machines commandées. Aucune vente par contre pour l’hélicoptère d’attaque Tigre ou celui de transport NH90.
Sur le marché civil, Eurocopter, qui emploie 20 000 personnes, est le leader mondial incontesté, laissant loin derrière Bell, AgustaWestland ou Sikorsky. Côté militaire, le groupe européen doit se satisfaire d’une honorable troisième place, derrière l’américain Sikorsky et l’industrie russe.
Un bilan record donc pour le groupe franco-germano-espagnol qui célèbre cette année ses 20 ans d’existence. Ces résultats s’expliquent grâce à une gamme d’hélicoptères très complète et renouvelée ainsi qu’à une politique d’implantation et de partenariats locaux offensive (présence dans une trentaine de pays dont Chine, Inde, Brésil, Mexique…). Sans oublier un effort conséquent dans la recherche, avec un budget R&D qui triple comparé à 2010.