La Royal Air Force l’avait annoncé il y a deux ans et c’est pour ainsi dire chose faite : un deuxième escadron de MQ-9 Reaper verra officiellement le jour cette semaine sur la base de Waddington, portant officiellement à dix le nombre de drones armés à la disposition de la Couronne. La nouvelle unité reprend les traditions du XIII Squadron qui fut équipé en dernier lieu de Tornado GR4 d’attaque au sol.
Rappelons qu’un Reaper est capable d’emporter deux bombes à guidage laser ou GPS et jusqu’à quatre missiles air-sol Hellfire. Il croise à 500 km/h et dispose d’une autonomie d’une douzaine d’heures. Un argument essentiel dans les missions de surveillance et de reconnaissance armée conduites au profit des troupes au sol sur le théâtre afghan… Avec ce deuxième escadron, les Britanniques vont également disposer sur leur propre sol d’une capacité de contrôle de ces appareils. Jusqu’à présent, les Reaper utilisés depuis Kandahar sous les couleurs britanniques bénéficiaient de stations de contrôle directement installées sur la base afghane et utilisées en commun avec les Américains. En 2013, les équipages britanniques pourront donc contrôler les appareils basés à Kandahar directement depuis les locaux du XIII Squadron, dans la campagne du Lincolnshire. A l’heure où la France cherche encore sa voie en matière de drone MALE, les chiffres officiels fournis par le MoD britannique font état à ce jour de 30.000 heures de vol accumulées en opération pour les Reaper déjà en service au sein du 39 Squadron. Un autre appareil utilisé outre Manche, l’Hermes 450, a accumulé quant à lui 50.000 heures de vol depuis son entrée en service en 2007. L’expérience britannique est donc en la matière très supérieure à celle de la France.
Notre illustration : des opérateurs britanniques de drone Reaper sur la base de Kandahar. Ce drone joue un rôle essentiel en Afghanistan dans les missions de soutien des troupes au sol. (photo Frédéric Lert)