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Chez KNDS Belgium, un premier pas vers la production d’obus de 155 mm

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Le site belge du groupe franco-allemand KNDS – l’ex-Mecar – accueillera bientôt le premier maillon d’une future ligne de production d’obus d’artillerie de 155 mm. De quoi produire 30 000 munitions supplémentaires par an, dont une partie pour la Défense belge. 

Une transformation en deux actes

Après l’effort consenti sur les obus de mortier, KNDS Belgium s’apprête à ajouter une nouvelle corde à son arc avec la mise en place d’une ligne d’usinage d’obus d’artillerie de 155 mm. Un projet pour lequel le groupe investira environ 10 M€ et dont l’avancement a fait l’objet, la semaine dernière, d’une visite de la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder.

Validé depuis plusieurs mois par KNDS, ce projet se concrétisera en deux phases. Premièrement, l’unité de ceinturage gros calibre (UCGC), copie conforme de celles en opération sur le site français de La Chapelle-Saint-Ursin. Désormais commandées, les machines sont attendues pour fin 2024 à Petit-Roeulx-lez-Nivelles. Leur installation dans une zone en cours de réfection est programmée pour le premier trimestre 2025. Suivra une phase d’essais et de qualifications, préalable nécessaire au lancement progressif de la production dans le courant du mois de juin. 

Deuxièmement, la modernisation des installations de traitement de surface et de peinture. Si les outils disponibles en Belgique permettent déjà de traiter du 155 mm, les moderniser permettra d’améliorer la sécurité, l’ergonomie et la productivité et de simplifier les flux logistiques. Actuellement en phase d’appel d’offres, l’entreprise projette d’acter les commandes nécessaires avant l’été. Le démarrage est prévu pour janvier 2026, juste à temps pour raccrocher ce wagon à celui d’une UCGC alors arrivée à pleine capacité.

Une fois usinés, ces obus repartiront vers les installations française et italienne de KNDS pour être chargés en poudre explosive. Cette étape finale, l’entreprise n’exclut pas de la conduire à terme en Belgique. Des réflexions sont en cours mais leur éventuelle matérialisation s’inscrit dans un horizon plus lointain. De fait, la démarche requiert non seulement de nouveaux investissements, mais reste également soumise à l’obtention de permis et d’autorisations très spécifiques. 

Cette transformation « fait partie aussi des engagements de KNDS envers la BITD belge », explique Christophe Monnier, délégué général du groupe franco-allemand en Belgique. « Ce nouveau développement sur 20 ans minimum permet, en outre, de consolider l’activité de KNDS Belgique et de renforcer l’emploi dans la région. Je remercie les dirigeants et le personnel de l’entreprise », déclare pour sa part Ludivine Dedonder.

Vers un partenariat stratégique

La métamorphose de KNDS Belgium s’inscrit dans une démarche globale d’accélération de la production d’obus de 155 mm, une dynamique rendue nécessaire par l’explosion de la demande. Dégradation du contexte sécuritaire oblige, il s’agit autant de fournir l’allié ukrainien que de répondre aux enjeux de recomplètement des stocks des armées françaises et étrangères. Munitionnaire de premier plan, KNDS fera sa part en investissant sur fonds propres pour basculer de 60 000 à 100 000 obus produits par an à l’horizon 2025, dont un tiers sur le sol belge.

Ces capacités industrielles « serviront entre autres pour notre nouvelle capacité d’artillerie », souligne la ministre de la Défense. Abandonnée depuis une décennie, la capacité d’appui-feu longue portée de la Composante Terre va renaître grâce aux 28 CAESAR Mk II livrés à compter de 2027. Elles équiperont trois batteries d’un unique régiment d’artillerie dont certains éléments seront bientôt installés dans le sud du pays. 

« Pour garantir la paix en Europe, nous nous devons de renforcer nos défenses dans le but de dissuader, qu’on le veuille ou non, c’est aujourd’hui une réalité », complète la ministre de la Défense belge. En attendant ses pièces d’artillerie, la Belgique investit également dans les munitions. Elle est en effet l’un des deux pays ayant passé commande en avril auprès de KNDS France par l’intermédiaire de l’Agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN (NSPA). Un contrat à neuf chiffres avait alors été attribué pour la fourniture des 20 à 25 000 coups complets qui constitueront le « stock de guerre » national. 

Derrière ce socle, la Défense belge souhaite sécuriser ses approvisionnements sur le long terme. À l’issue de sa visite, la ministre de la Défense et KNDS ont ainsi signé une lettre d’intention (LoI) dont l’objectif est de déboucher sur la notification d’un contrat pluriannuel. Ce partenariat stratégique se traduirait par la livraison de lots annuels pour la consommation courante des futures batteries. Un besoin estimé, selon L’Echo, à quelque 4000 obus par an. Tous, sans exception, passeront par Petit-Roeulx-lez-Nivelles. 

Crédits image : KNDS France

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