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CEMAT : cap maintenu pour le MGCS et l’avenir du Leclerc

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Caramba, encore raté. La énième charge parlementaire à l’encontre du programme franco-allemand de char du futur (MGCS) n’aura pas désarçonné un chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) venu défendre ce matin la trajectoire choisie pour la cavalerie française. 

« Nous sommes d’accord sur le besoin militaire », a rappelé le CEMAT, le général Pierre Schill, en écho au document co-signé fin septembre avec son homologue allemand, le général Alfons Mais. Un jalon franchi « avec beaucoup de gravité » par un CEMAT estimant « avoir sur les épaules également la responsabilité d’exprimer un besoin militaire (…) pour les armés de Terre européennes ». 

Hasard du calendrier, cette audition du CEMAT se tenait au lendemain d’un premier séminaire gouvernemental franco-allemand. Organisée à Hambourg, cette rencontre bilatérale conduite par les deux chefs d’État avait aussi pour but d’ « avancer sur nos programmes de coopération capacitaire », relevait le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

Entre militaires français et allemands, l’alignement est désormais acquis sur ce que sera ou ne sera pas le MGCS. « Ce n’est pas le Leclerc en mieux ou le Leopard en mieux », souligne le général Schill. « Bien plus qu’un engin blindé lourd traditionnel, le MGCS est pensé comme un système multiplateformes », ajoutait hier le ministère des Armées. 

« Hyper connecté » et équipé « d’importantes ruptures technologiques » comme l’intelligence artificielle, le MGCS sera le système multiplateforme pressentie dès l’origine : un char doté d’un canon de gros calibre accompagné d’un blindé lourd armé de missiles antichars, d’un véhicule d’appui nativement robotisé doté d’armes laser, de drones « et autres armements innovants », complète le ministère des Armées. 

Côté performances, il sera entre autres capable de tirer jusqu’à 8000 mètres, d’observer jusqu’à 10 000 mètres et de protéger son équipage contre les menaces terrestres et aériennes. Voilà pour un embryon de définition exprimé côté français. Reste à décliner la réalité militaire en autant de réponses industrielles. Plusieurs dizaines de millions d’euros sont prévus à cette fin dans le projet de loi de finances pour 2024, de quoi lancer un premier sous-ensemble d’études de démonstration technologiques (ou Main Technology Demonstrators – MTD).

Quant à étudier la piste de l’EMBT, projet interne au groupe franco-allemand KNDS, celle-ci relève d’une capacité intérimaire qui ne paraît pas à l’ordre du jour. « Il faudra voir comment vont se poursuivre les discussions », relève le CEMAT, mais l’enjeu principal restera bien de ne pas rater la marche vers la prochaine génération « notamment parce que nous consacrerions trop de ressources à quelque chose d’intermédiaire ».

En attendant le franchissement d’un nouveau pas, l’armée de Terre continuera donc de miser sur la pérennisation de l’existant. Les opérations industrielles désormais bien lancées, 21 chars Leclerc rénovés sont attendus l’an prochain, dont trois seront livrés au 5e régiment de dragons de Mailly-le-Camp. Mais si l’objectif initial sera atteint l’an prochain avec la commande des 100 derniers Leclerc XLR, il y a aura bien « un point de décision » en 2025 pour calibrer la profondeur de cette modernisation et éventuellement revoir l’ambition à la hausse pour assurer la jonction calendaire avec l’arrivée du MGCS, désormais attendue pour 2040-2045. 

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