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L’ATMOS, une pilule difficile à avaler pour les parlementaires danois

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La commission des finances du Parlement danois n’aura eu que quelques heures pour statuer sur l’acquisition de systèmes d’artillerie ATMOS et PULS en remplacement des 19 CAESAR donnés à l’Ukraine, une manœuvre dénoncée par une partie des parlementaires. 

« Lors d’un processus tout à fait extraordinaire, le Parlement n’a eu que quelques heures pour décider d’acquérir ou non de l’artillerie pour 1,7 milliard de couronnes danoises [157 M€] », révélait vendredi dernier le quotidien local Altinget. Une affaire « inacceptable » et qui « sent très mauvais » s’exaspèrent certains partis politiques, et un moyen comme un autre de couper court à toute étude des offres soumises volontairement par le français Nexter et le sud-coréen Hanwha.

Selon des sources confidentielles citées par le média danois, les deux documents présentant le projet d’acquisition n’ont été remis aux parlementaires de la commission de finances que deux heures avant leur réunion du 26 janvier. L’empressement pour avaliser un marché au montant quatre fois supérieur à celui des CAESAR y est palpable.

« Le dossier est urgent, car le contrat avec le fournisseur doit être signé au plus vite et avant fin janvier pour des raisons de validité de l’offre, de potentiel de production et de reconstruction rapide d’une capacité opérationnelle », avance l’un des deux documents. Et en cas d’absence de réponse, le silence aurait été considéré comme un accord tacite, relève Altinget. Malgré un processus finalement rallongé pour éclaircir plusieurs questions, l’achat de systèmes d’artillerie auprès de l’israélien Elbit Systems est acté.

« C’est le genre de traitement forcé des dossiers qui est totalement inacceptable », a déclaré le député conservateur et ancien ministre de l’économie Rasmus Jarlov. La commission des finances est « un comité décisionnel où nous décidons de sujets qui impliquent des milliards de couronnes. Nous sommes directement responsables. C’est pourquoi nous devons disposer de conditions de travail adéquates », a pour sa part estimé le député socialiste Pelle Dragsted.

Aucun des deux députés n’a par ailleurs donné de crédit à l’urgence imposée par le gouvernement. À supposer que l’offre israélienne soit effectivement valide jusqu’à fin janvier, « nous avions donc encore environ cinq jours. (…) Il n’y avait donc aucune raison pour que tout soit décidé en trois ou quatre heures », souligne Rasmus Jarlov.

Si le feu vert de la commission est acquis, aucune signature de contrat n’a jusqu’à présent été officialisée. La leçon est en tout cas retenue côté parlementaire. Non seulement l’affaire pourrait écorner l’image du jeune gouvernement, mais elle incite aussi les commissions à davantage serrer la vis. « Au sein de la commission des finances, nous sommes, depuis les élections, en train de durcir l’accès des ministères au processus de traitement urgent des dossiers, sauf s’il s’agit de cas très spécifiques. Le traitement urgent avait sans doute été utilisé un peu trop fréquemment et doit maintenant redevenir plus rare », déclarait le président de la commission, le social-démocrate Simon Kollerup.

Crédits image : Elbit Systems

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