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Après l’infanterie, le Griffon prendra bientôt la direction des régiments d’appui

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NRBC, SAN et MEPAC

Tout aussi sophistiquées seront les trois versions suivantes, les Griffon NRBC, sanitaire (SAN) et MEPAC. Le premier « est toujours à l’étude. Nous ne devrions pas l’avoir avant 2025 ». En effet, « son développement est complexe, s’agissant d’une vraie version ‘système d’arme’ ». Principal bénéficiaire, le 2e régiment de dragons (2e RD) pourra aussi compter sur une dotation de Serval NRBC.

Complémentaire du futur Serval SAN, le Griffon SAN offrira un niveau de protection, une ergonomie et une capacité d’emport bien supérieurs au VAB SAN. Le tout au profit du confort de travail et d’une médicalisation plus sereine des blessés. Les premiers Griffon SAN sont attendus pour 2023.

« Nous avons des ambitions assez hautes le concernant, notamment le transport de  blessés (jusqu’à 3 blessés graves couchés ou 5 blessés plus légers). L’embarquement, le placement des blessés à l’intérieur du véhicule ne sont pas des choses simples à réaliser. Le niveau d’exigence sanitaire est également plus élevé que ce que nous avons pu connaître avec le VAB, avec une technicité proche des ambulances civiles », souligne le colonel Olivier.

Vue d’artiste du Griffon MEPAC, commandé à 54 exemplaires le 30 décembre 2019 (Crédits : DGA)

Quant au Griffon MEPAC, celui-ci a récemment réalisé ses premiers tirs de qualification industrielle à la La Ferté-Saint-Aubin sur base d’un prototype. Ici aussi, les obstacles techniques sont nombreux, car « le MEPAC emporte des servants de pièces et implique donc beaucoup d’impératifs de sécurité, notamment en raison de l’effet de souffle ». Cinquante-quatre véhicules ont été commandés en 2020, avec de premières livraisons aux forces début 2024.

Au-delà de 12 variantes et sous-variantes initiales, la modularité et la capacité d’emport du Griffon pourraient en faire une plateforme idéale pour embarquer des systèmes anti-aérien ou lutte anti-drones, par exemple. Et si l’artillerie sol-air a davantage vocation à être équipée de Serval, le porteur sera identifié en fonction du ou des capteurs et systèmes d’armes à emmener, le poids étant ici un facteur déterminant.

Des évolutions communes

Le Griffon de 2019 ne sera pas celui de 2030, rappelait récemment le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Thierry Burkhard. De la motorisation au soutien en passant par la protection, le Griffon est appelé à évoluer tout au long de sa vie opérationnelle. « C’est pour cela que nous avons adopté cette logique de kits. En fonction de la maturité des produits disponibles sur le marché, en fonction d’études complémentaires, nous pourrons intégrer de nouvelles briques dans Scorpion ». De premiers besoins ont été consolidés et sont d’ores et déjà l’objet d’études au sein de la DGA.

La maintenance prédictive, par exemple, est dans le collimateur de l’armée de Terre, de part l’influence positive qu’elle devrait avoir sur la disponibilité technico-opérationnelle. « L’intégration de capteurs HUMS est prévue. Il s’agira de recueillir des bases de données qui nous permettent de mieux connaître l’état de santé du parc et des pièces susceptibles de casser à tel ou tel moment ».

Pour le colonel Olivier, l’installation de HUMS « est un véritable enjeu. Le but sera de minimiser le soutien et de générer des gains opérationnels et de coûts ». Ces capteurs sont aujourd’hui « plus qu’étudiés, ils sont en train d’être implémentés sur le parc ». Il faudra ensuite deux à trois ans pour disposer de bases de données exploitables et définir les adaptations possibles sur les cycles de maintenance.

Vue d’artiste de ce que pourrait offrir le PTD Prometeus, confié à Nexter et Thales et dont les essais dynamiques finaux sont prévus pour 2022 (Crédits : Nexter)

Sur la motorisation hybride ensuite, l’une des pistes poursuivies par la politique énergétique globale du ministère des Armées. Des études complémentaires sont en cours dans la lignée du plan d’études amont (PEA) Electer. Dans le cadre de sa transition énergétique, le ministère des Armées planchera sur le développement d’un démonstrateur technologique d’hybridation pour blindés entre 2022 et 2025. « Nous aurons alors vérifié que cette capacité est réalisable, mais les Griffon livrés en 2025 n’en seront pas encore dotés ». De fait, une telle technologie fournira des critères de choix pour la motorisation des Griffon et VBCI qui seront livrés à l’horizon 2029-2030.

L’hybridation ne sera cependant pas forcément pertinente pour toutes les versions. Difficile, en effet, d’imaginer un raid de plusieurs centaines de kilomètres sans réelle capacité de recharge des batteries. A contrario, l’hybridation pourrait s’avérer pertinente pour des versions moins mobiles et plus consommatrices en énergie, à l’image du Griffon EPC, pour l’instant doté de batteries supplémentaires.

Sur la survivabilité enfin, avec au moins deux projets de technologies de défense (PTD, ex-PEA) adressant directement cet enjeu. Le PTD Artemis premièrement, qui envisage la conception d’algorithmes de détection d’alertes laser et de départs de missiles. Le PTD Prometeus ensuite, mené avec Nexter et Thales et qui vise à assurer la protection globale des véhicules Scorpion par la combinaison de protections passive polyvalente, réactive et active. Autant de pistes parmi d’autres qui confortent l’idée d’un Griffon conçu pour coller au plus près de la réalité du terrain et des besoins futurs que celle-ci engendrera.

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