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Ankara s’en remet définitivement à Eurosam

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Invité par Emmanuel Macron le président turc Recep Tayyip Erdogan était à Paris le 5 janvier. Au-delà des discussions entre les deux homologues, axées sur les problématiques au Proche et Moyen-Orient, la visite s’est conclue sur la vente du système de défense anti-aérien/anti-missile proposé par Eurosam à Ankara.

 

(Crédit photo : M. Hans / MBDA)

(Crédit photo : M. Hans / MBDA)


 
Le consortium franco-italien s’est vu attribuer conjointement avec les industries turques Aselsan et Rocketsan les clés d’une étude de 18 mois pour donner vie au programme de modernisation des systèmes de défense anti-missiles et anti-aérienne des forces armées turques (Loramids : Long-Range Air and Missile Defense System). Celles-ci avaient récemment passé commande de plusieurs exemplaires du système de missiles russe S-400, mais souhaitaient développer un système nationalement.
 
Ici, les industriels franco-italiens d’Eurosam interviennent avec le missile Aster-30 du système SAMP/T (Sol-air de moyenne portée/terrestre) capable de contrer les intrusions d’aéronefs, hélicoptères, drones, missiles croisières ainsi que celles de missiles balistiques d’une portée inférieure à 600KM. Selon la presse turque, c’est le radar Arabel qui aurait donné à Eurosam un avantage compétitif sur ses concurrents, outre le fait que le système franco-italien soit interopérable OTAN et que les deux Etats laissent la porte ouverte aux transferts de technologies. Grâce au radar Arabel le système anti-aérien/anti-missile peut traquer ses cibles sur 360 degrés avant d’en engager jusqu’à 100 d’entre elles en simultané. Cependant, selon le communiqué de presse de l’industriel européen, le futur système devra répondre aux exigences opérationnelles de l’armée de l’air turque, en plus de satisfaire les besoins italiens et français. Pour rappel, Eurosam développe depuis deux ans maintenant le missile Aster 30 Block 1 NT, une version évoluée du missile qui permettra au système SAMP/T d’accroitre le périmètre du théâtre protégé au sol et d’augmenter ses capacités contre les missiles de moyenne portée (1300-1500 km).
 
La visite d’Erdogan fait suite à la signature le 8 novembre dernier par les ministres de la Défense de France, d’Italie et de Turquie au siège de l’OTAN d’une lettre d’intention visant à renforcer leur coopération en matière de défense antiaérienne. Deux ans plus tôt le gouvernement turc avait rompu les négociations avec le groupe Chinois CPMIEC qui devait alors fournir à la Turquie son nouveau système de défense anti-aérienne.
 
Le futur système de missiles qui sera prêt au milieu de la prochaine décennie doit permettre aux forces turques de contrer les menaces les plus dangereuses comme celles des aéronefs furtifs afin de « garantir à la Turquie une autonomie totale en matière d’emploi et permettre un choix souverain du niveau d’intégration au sein de l’OTAN. » selon le communiqué d’Eurosam qui précise que « l’activité de développement conjointe devrait soutenir le propre programme de la Turquie tout en ouvrant des perspectives d’export et de coopération à long terme entre la Turquie, l’Italie et la France ».
 
Il est certain que les trois alliés de l’OTAN sont maintenant stratégiquement liés pour plusieurs dizaines d’années.

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