La Direction générale de l’armement (DGA) dispose depuis le 1er février d’un septième cluster d’innovation technique implanté en région. BINGO, pour « Bretagne Innovation Grand Ouest », est hébergé au sein du site de Bruz (Rennes) de DGA Maîtrise de l’information (DGA MI) et se concentre sur les technologies de l’information et du numérique.
La recette reste celle adoptée pour les autres pôles créés depuis décembre 2018 : un thème, un ancrage territorial proche d’un centre d’expertise et d’essais de la DGA (ici, DGA MI), le rattachement à un état-major (ici, l’EMA) et l’adossement à un agrégateur d’innovations privé.
Lancé en lien avec l’Agence de l’innovation de défense, BINGO rassemble six partenaires. Outre la DGA, on y retrouve le commandement de la cyberdéfense (COMCYBER), la Direction générale du numérique (DG NUM), le Commandement des systèmes d’information et de communication (COMSIC), l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et le Poool. Implanté à Rennes et à Saint-Malo, celui-ci soutient l’émergence et l’accélération de start-ups et d’entreprises technologiques innovantes d’Ille-et-Vilaine.
BINGO aura pour ambition de « fluidifier et accélérer les échanges entre la DGA, les forces et les industries ; développer les relations avec l’écosystème régional de recherche ; capter et accélérer l’innovation », relève la DGA. Plus encore, il contribuera à croiser les idées et à concevoir des solutions techniques dans les domaines de l’information, du numérique, du traitement du signal, de la cybersécurité, ou encore de l’électronique et de la photonique.
L’enjeu est de taille pour BINGO, car ces thématiques sont plus que jamais au centre des préoccupations du ministère des Armées. Nouveau domaine d’expression de la puissance, le cyber est l’un des axes d’adaptation repris dans la récente actualisation de la Revue stratégique de 2017. Le sujet n’a fait que prendre de l’ampleur ces dernières années. Pour répondre à la multiplication de ces menaces, la France s’est dotée d’une revue stratégique de cyberdéfense en février 2018, puis d’éléments de doctrine cyber offensive en janvier 2019.
« Nous allons muscler nos capacités à détecter et à traiter des menaces émanant des nouveaux champs de conflictualités », annonçait la ministre des Armées Florence Parly lors de ses vœux aux Armées, celle-ci insistant sur « le renforcement de nos capacités défensives et offensives dans le champ du cyber et du numérique ». Une mission tout désignée pour ce nouveau pôle situé à quelques encablures du site rennais du COM CYBER.
Hormis BINGO, deux des sept entités créés à ce jour adressent plus spécifiquement les besoins de l’armée de Terre. Il s’agit de Lahitolle, centré sur l’innovation terrestre et basé à DGA Techniques terrestres (Bourges), et de CI-AILE, axé sur l’aéromobilité et installé au centre de DGA Techniques aéronautiques de Balma (Toulouse).
L’émergence de ces plateformes d’échanges est souvent suivie d’un appel à manifestation d’intérêt, diffusé après quelques mois de montée en puissance. En avril 2020, CI-AILE avait ainsi émis une première liste de 12 besoins exprimés par les opérationnels.
Image : ministère des Armées