PARADE officiellement attribué au duo Thales/CS Group

Crédits : Thales

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Le ministère des Armées a notifié le 26 avril le marché PARADE au consortium formé par Thales et CS Group. Ils s’imposent face au consortium Syrius piloté par MBDA et au groupe espagnol Indra. Ce programme « d’importance stratégique » verra le duo français et leurs partenaires fournir plusieurs dizaines de systèmes modulaires anti-drones aux forces françaises.

Tic, tac,… à moins de deux ans de la prochaine Coupe du monde de rugby organisée en France, la Direction générale de l’armement (DGA) pose maintenant les bases du bouclier anti-drones qui contribuera à protéger cet événement et, moins d’un an plus tard, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

PARADE, pour « Protection déployable modulaire anti-drones », « consiste en l’acquisition de systèmes de détection et de neutralisation des micro-drones et mini-drones » de 100 g à 25 kg, annonçait hier le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean. Il s’inscrit dans le cadre du programme « Lutte anti-drones » (LAD) conduit par la DGA « et lancé en comité ministériel d’investissement le 23 février 2021, afin de prendre la suite des travaux menés depuis 2015 ».

Montant de l’opération : 350 M€ sur 11 ans, dont 33 M€ fermes à date. La tranche initiale comprend l’achat de six systèmes livrés d’ici au début de l’année 2023. « Ce marché permet et prévoit d’acquérir des dizaines de systèmes complémentaires en fonction des besoins du ministère des Armées », précise Hervé Grandjean. Hormis les grands rendez-vous sportifs précités, PARADE servira à la protection des sites sensibles du ministère des Armées ainsi que « des opérateurs d’importance vitale ».

Crédits : DGA/ministère des Armées

Le périmètre du contrat s’étend par ailleurs à la formation des opérateurs, la maintenance et les évolutions sur le système et les équipements. PARADE est en effet conçu « de manière agile et évolutive » pour permettre « de faire face à l’évolution rapide de la menace drone dans une logique incrémentale d’intégration d’innovations et d’adaptation à des contraintes nouvelles », complète le ministère des Armées. Celui-ci sera donc capable de contractualiser de nouvelles prestations pour, par exemple, intégrer d’autres effecteurs répondant à l’apparition de nouvelles menaces. Selon Hervé Grandjean, « cela peut être un laser de puissance » comme celui en cours de développement du côté de chez CILAS.

Thales et CS Group – déjà titulaire des marchés MILAD et BOREADES – se sont associés à plusieurs PME et ETI françaises, comme CerbAir, Exavision et MC2 Technologies, et étrangères, à l’instar du néerlandais Robin. Le savoir-faire de certains d’entre eux avait également été retenu par le consortium Syrius. Ce partenariat « s’inscrit pleinement dans la logique des missions de dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) qui visent à renforcer la protection d’événements sensibles », commente Thales.

Chaque système, modulaire évolutif et multi-missions, est composé d’un goniomètre pour détecter les angles d’approche, de radars pour évaluer les distances, d’optroniques pour l’identification et d’effecteurs de plusieurs types, de brouilleurs à des systèmes cinétiques pour neutraliser des drones pilotés ou autonomes. Le tout, piloté par un C2 fourni par Thales et transportable d’un site à l’autre « par voie routière, maritime ou aérienne ».