MBDA fournira un lot de missiles antichars MMP à la Suède à des fins d’évaluation, nous confirme le porte-parole de l’Administration suédoise du matériel de défense (FMV). L’occasion de renforcer la coopération avec la France d’un côté, et de convaincre un éventuel client export de l’autre.
Une évaluation en 2022
Ce contrat « très attendu » d’un montant de 13,4 M€ a été officiellement signé le 7 mai au siège de MBDA, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), pour « un certain nombre de systèmes MMP », avait alors déclaré le général de brigade Mikael Frisell, en charge des systèmes terrestres au sein de la FMV.
« La coopération avec la France dans le domaine de la défense antichar progresse », s’était-il félicité, ajoutant que ces essais interviendront l’an prochain au sein des forces terrestres. Selon le porte-parole de la FMV, « d’autres informations pourraient émerger plus tard cette année ».
Ni volume précis donc, mais la confirmation d’un intérêt intact pour le missile français. Le MMP s’est déjà « frotté » à l’environnement suédois lors d’une campagne « Temps Froid » réalisée en 2019 pour la Direction générale de l’armement (DGA) et la Section technique de l’armée de Terre (STAT).
Relancer RBS 58 ?
Derrière cette annonce, la possible relance du programme de système de missile guidé antichar Robotsystem 58 (RBS 58). Lancé en juin 2017, le sujet avait été mis au frigo 18 mois plus tard pour cause d’évolution des priorités en matière de renouvellement des équipements.
La montée des tensions régionales a rebattu les cartes, motivant le Parlement suédois à approuver en décembre dernier une hausse de 40% des dépenses de défense d’ici à 2025. Ce sursaut, le plus important depuis 70 ans, doit progressivement porter l’enveloppe annuelle à plus de 9 Md€.
L’ambition financière retrouvée, l’armée suédoise peut à nouveau plancher sur le renforcement de son arsenal antichar. Celui-ci repose essentiellement sur le système portable NLAW (RBS 57), doté d’une portée effective de 600 à 800 mètres.
Le programme RBS 58 supposait l’achat d’un missile portable, capable d’être intégré sur un véhicule et présentant une portée de 200 à 4000 mètres. Il doit également fonctionner selon deux modes, fire and forget et lock-on-after-launch. Autant de caractéristiques auxquelles répond parfaitement le MMP.