La Direction générale de l’armement a sélectionné KNDS France et Safran Electronics & Defense pour développer un démonstrateur de robot terrestre polyvalent, a annoncé ce matin le ministère des Armées.
Baptisé « DROIDE », cet accord-cadre notifié le 30 décembre doit contribuer à la montée en maturité des technologies nécessaires « aux plateformes robotisées terrestres évoluant sur le champ de bataille ». L’effort se matérialisera par la conception d’un démonstrateur de robot terrestre multi-missions.
« Destiné à intervenir en appui au combat débarqué, le robot terrestre augmentera les capacités du groupe de combat tout en limitant l’exposition du soldat », commentait le ministère des Armées. L’accord prévoit également d’agréger des partenaires proposant des briques innovantes.
« L’enjeu est d’explorer les choix technologiques nécessaires dans le domaine de la robotique militaire terrestre afin de répondre aux besoins capacitaires à l’horizon 2030-2035 », indiquait le ministère des Armées avant d’ajouter que « ce nouvel accord contribue ainsi à répondre aux ambitions de la loi de programmation militaire en matière de systèmes autonomes et à la préparation de futures opérations d’armement en matière de robotisation du combat terrestre ».
Le choix des deux têtes de file n’a rien d’une surprise. Tant Safran que KNDS travaillent sur la question depuis un moment, le premier grâce au programme FURIOUS de la DGA et le second, entre autres, de par l’expérience acquise avec les plateformes OPTIO-X20, ULTRO et CENTURIO conçues en interne. Tous deux ont conforté leurs compétences par une participation précoce et régulière aux challenges CoHoMa du Battle Lab Terre. Et tous deux font partie du consortium européen iMUGS2 visant à progresser sur la robotique terrestre avec l’appui financier du Fonds européen de la Défense.
Avec ses 5 Md€ alloués aux drones et robots, la LPM 2024-2030 « portera le plus ambitieux programme robotique de l’armée de Terre », relevait son chef d’état-major, le général Pierre Schill lors des discussions précédant son adoption. L’objectif alors fixé pour 2030 consistait en la livraison de « plateformes polyvalentes terrestres de combat ». Une plateforme de classe deux tonnes « orientée agression » et, dans ce but, potentiellement armée d’un canon de moyen calibre.
L’intention se traduit aujourd’hui par des travaux annoncés à l’automne dernier dans le projet de loi de finances pour 2025. Une petite partie des crédits fléchés cette année vers l’innovation – 17 M€ selon un rapport parlementaire – doit en effet contribuer à faire émerger plusieurs démonstrateurs, dont celui portant sur un robot tactique terrestre polyvalent armé. Un premier niveau de performance serait attendu pour 2027.
Crédits image : KNDS France