Démonstration et production à l’horizon pour la munition téléopérée TOUTATIS

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L’entrée en production approche pour la munition téléopérée TOUTATIS de Thales, objet en parallèle d’une démonstration majeure au profit des clients potentiel programmée pour fin 2025. 

Une démonstration de maturité

« Nous arrivons en fin de développement de la TOUTATIS Mk 1. Je pense que nous arrivons à un certain niveau de maturité », estime Gilles Labit directeur du département Systèmes de drones militaires au sein du groupe Thales. Les principales performances de cette MTO courte portée sont connues : 45 minutes d’autonomie, une vitesse d’attaque de 150 km/h et un rayon d’action de 10 km. 

Une version « extended range » est sur les rails, ne manque que la liaison de donnée adéquate pour disposer d’une MTO dont la motorisation est déjà calibrée pour opérer jusqu’à 40 km. Sous son « capot », une tête militaire de la nouvelle gamme « BlueSliver » à choisir selon la mission et la menace. À fragmentation ou à charge creuse, cette charge de 1 kg s’installe de manière « plug and play » en amont du lancement. 

Après plusieurs centaines de vols, il s’agit désormais de réaliser une démonstration complète englobant tout le panel d’actions tels que « de la maraude, de la désignation et du traitement d’objectif ». Programmé en fin d’année devant un panel d’utilisateurs potentiels, le rendez-vous sera l’aboutissement d’un projet financé sur fonds propres et dévoilé il y a moins de 24 mois. De quoi également démontrer les dernières évolutions, dont une liaison de données chiffrée « très utilisée » et un nez remanié pour optimiser la place des capteurs, gagner en volume interne et affiner un guidage terminal reposant sur les optiques jour/nuit embarquées. 

Lancer la production en parallèle aux évolutions

Surtout, Thales lancera avant la fin de l’année la production d’une petite série de plusieurs dizaines d’exemplaires de cette version Mk 1. Un lot initial que Thales envisage de mettre dans les mains d’armées françaises en plein rattrapage sur le sujet. « L’objectif est de montrer comment nous pouvons travailler avec cette MTO, quel est le concept d’emploi opérationnel. Ce qui n’est pas forcément simple avec des solutions assez neuves, notamment en France ». Derrière les discussions pour déterminer dans quel cadre contractuel inscrire cette démarche, l’industriel réfléchit dès maintenant à la problématique de la production « en très grande série ». « Nous travaillons avec des industriels français sur le sujet », nous explique-t-on. 

À quand une TOUTATIS Mk 2 ? Plutôt vers 2026-2027. Elle ajoutera plusieurs atouts, dont une brique d’intelligence artificielle visant à améliorer la reconnaissance d’objectif tout en renforçant la capacité à naviguer en déni de GNSS. Hormis l’emport à dos de combattant et le lancement à la main, Thales travaille aussi sur l’intégration sur plateformes terrestres, aériennes et navales. En témoigne ce double lanceur monté sur un 4×4 Grizzly d’Arquus à l’occasion du SOFINS. 

« Nous travaillons également sur une intégration dans les paniers à roquettes pour venir équiper les hélicoptères », relève Gilles Labit. Et Thales étend la réflexion à ce point essentiel qu’est l’amélioration de la protection des bâtiments notamment face aux menaces de surface manoeuvrantes et de petite taille. Quant au « drone lanceur de MTO », « il y a aujourd’hui un vrai travail sur la maturité pour lequel nous avançons avec un grand industriel ».