De « bons retours » pour les drones français opérés par l’Ukraine

Crédits image : Parrot

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Les drones d’origine française opérés par l’armée ukrainienne donnent satisfaction, apprenait-on ce matin lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. 

« Effectivement, nous avons des bons retours du RETEX des drones d’industriels français », indiquait ce matin le général de division aérienne Vincent Breton, directeur du Centre interarmées de concepts, doctrines et expérimentations (CICDE), lors d’un point consacré aux enseignements de deux années de conflit en Ukraine. 

Ces drones conçus en France sont « appréciés », a-t-il relevé, car « plutôt performants » et notamment « assez résilients face à la menace de la guerre électromagnétique ». Autant de retours positifs pour ce qui est considéré comme « la principale innovation que l’on perçoit sur le champ de bataille aujourd’hui ». 

Si des drones de reconnaissance font partie des cessions réalisées par la France, la filière industrielle s’est elle aussi mise en ordre de marche. « L’offre française sur les drones s’est accélérée depuis mai 2023 avec des industriels qui se sont rendus à Kiev », relève un rapport parlementaire citant l’attaché de défense français à Kiev. Avec quelques concrétisations et propositions à la clef. 

En septembre dernier, le droniste toulousain Delair annonçait la livraison de plus de 150 drones d’un modèle non détaillé. Fin novembre, Parrot signalait pour sa part progresser dans la conception d’un système adapté aux besoins ukrainiens, solution que l’entreprise se disait prête à livrer à compter du mois de janvier. 

Le ministère des Armées veut désormais franchir un nouveau jalon avec, cette fois, la fourniture de munitions téléopérées (MTO), scénario dévoilé le mois dernier lors du lancement d’une coalition artillerie co-dirigée par la France et davantage détaillé cette semaine par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. La MTO française dont pourraient bénéficier les forces ukrainiennes d’ici à l’été n’est pas connue, mais pourrait découler de l’appel à projet COLIBRI piloté par l’Agence de l’innovation de défense et la Direction générale de l’armement.

Ce qui reste jusqu’à nouvel ordre un effort de développement doit déboucher sur une MTO dotée d’une autonomie minimale de 30 minutes et d’un rayon d’action d’au moins 5 km. Deux duos d’entreprises avaient été retenus. D’un côté, MBDA et Novadem et leur système Sphynx, et de l’autre Delair et Nexter, dont la solution DARD semble reposer sur la plateforme UX11 du premier. 

L’annonce ministérielle intervient à l’heure où l’Ukraine fait un usage massif de systèmes certes consommables mais néanmoins considérés, parce que dotés d’une charge explosive et disponibles en nombre, comme un palliatif au manque de munitions d’artillerie. Le besoin annuel approcherait le million d’exemplaires, objectif également retenu par une nouvelle coalition capacitaire pilotée par la Lettonie et le Royaume-Uni mais dont la France ne fait pas partie. Du moins, pas encore. 

Crédits image : Parrot