Airbus Defence & Space intégrera désormais le chantier SIA. Division d’Airbus Group spécialisée notamment dans les solutions C4ISR et la cyber sécurité, Airbus DS a récemment reçu un contrat de la DGA portant sur l’interopérabilité des systèmes de renseignement des forces françaises. Airbus Defence & Space va ainsi assurer l’industrialisation, le déploiement et de soutien des systèmes DOPEC (Dispositif pour l’OPtimisation de l’Emploi des Capteurs) et CSD (coalition shared data server) dans le cadre du programme de système d’information des armées (SIA).
Fruits de cinq années de travaux de développement menés dans le cadre de l’OTAN, les logiciels développés par Airbus sont aujourd’hui matures et ouvrent la voie au renseignement partagé au sein d’une force en coalition.
« Optimisant la chaine du renseignement ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) tactique comme stratégique, DOPEC permet de décliner un ordre politique ou de commandement en actions précises pour capteur (drone, satellite d’observation, avion de mission, jumelle connectée) et chaque acteur du renseignement jusque sur le terrain, » explique Airbus DS.
Les données de renseignement, que ce soient des images, vidéos, communications, ou informations recueillies sur le terrain ou sur internet, sont collectées, puis exploitées et distribuées pour alimenter celui qui en a besoin et tout en permettant au décideur d’avoir connaissance de l’état d’avancement de sa demande.
Ces échanges d’informations volumineuses reposent sur un réseau intelligent de serveurs CSD, actuellement en cours de déploiement dans les forces françaises, permettant de synchroniser des bases de données au sein d’une armée, de services de renseignement ou au sein d’une coalition, sur le théâtre et en métropole.
Ces serveurs vont permettre au commandement parisien de visualiser en direct des vidéos prises sur les théâtres d’opération, et éventuellement de rejouer ensuite ces images.
Lancé en 2010 et prévu pour une mise en service opérationnelle à partir de 2016, le programme SIA vise à terme à faire converger les différents Systèmes d’Information opérationnels et de commandement (SIOC) des trois armées vers un unique système centralisé. Le SIA, dont le coût total est de 750 millions d’euros, permettra donc les échanges d’informations entre tous les différents acteurs d’une opération, que ce soit un soldat, un avion ou un navire. « La question de l’interconnexion informatique est une question centrale pour les conflits de demain et pour le commandement d’aujourd’hui », précisait en effet Jean-Yves le Drian lors du lancement du chantier SIA le 18 avril 2014.
La cyberdéfense a été érigée au rang des priorités de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 face à l’explosion des menaces contre les systèmes d’information civils et militaires vitaux pour le pays. L’effort programmé en matière de cyberdéfense représente, selon la Défense, environ un milliard d’euros pendant la durée de la LPM avec, à mi-parcours, en 2016, une évaluation des actions entreprises.